Par M'hamed JAIBI Au moment où l'on ébauche le projet de la prochaine loi de finances pour 2018, plusieurs secteurs et domaines d'activité économique s'interrogent sur les choix qui y seront faits, sur les priorités qui y prélaveront et sur l'impact qu'ils auront sur les différentes catégories de citoyens et de contribuables. Comme sur les attentes, en termes de développement et d'emploi, pour les zones marginalisées et les populations désœuvrées. Mais il est clair qu'un impératif commun unit toutes ces voix aux intérêts pourtant apparemment contradictoires, il s'agit du renflouement des finances publiques, de la reprise des investissements et de la relance de la croissance économique appelée à créer les centaines de milliers d'emplois qu'attendent nos jeunes. En attendant, plusieurs secteurs de l'économie pâtissent encore de la crise et attendent, pour certains, des mesures de sauvetages, voire des stratégies spécifiques. Ces difficultés sont souvent expliquées par l'Utica comme étant la conséquence d'un climat économique et social instable ainsi que d'une fiscalité jugée excessive. L'Utica a d'ailleurs exprimé, mercredi, dans un communiqué officiel, sa préoccupation quant à l'évolution de la pression fiscale que supportent les entreprises privées, appelant à agir rapidement à la réduire. Dans cette prise de position exprimée lors d'une réunion d'élaboration des propositions de la centrale patronale à propos de la loi de finances 2018, les membres du B.E. de l'Utica ont indiqué que le fait de maintenir une forte pression fiscale sur les entreprises dans le but de faire face au déficit dont souffre le budget de l'Etat et de couvrir celui de certaines entreprises publiques, constitue une pratique à risque qui « menace la compétitivité des entreprises ». C'est pourquoi l'Utica appelle le gouvernement à songer plutôt à d'autres solutions moins nocives pour l'équilibre et la viabilité des entreprises privées. Et la centrale de souligner, à cet égard, l'importance de la lutta contre l'économie parallèle et le commerce non organisé qui sévissent dans le pays. Ayant atteint en 2017, avec la «taxe exceptionnelle» de 7,5%, des niveaux inquiétants, la pression fiscale ne manque pas d'affaiblir la compétitivité de l'entreprise et sa capacité d'investissement et d'extension. Or la relance de l'investissement reste un objectif majeur sur la voie de la réactivation de l'économie nationale, de la promotion de la création d'entreprises et de la multiplication des postes d'emploi. Après en avoir, dans un premier temps, contesté le bien-fondé, les hommes d'affaires ont fini par accepter le principe de cette taxe exceptionnelle pour 2017, en tant qu'appui ponctuel en faveur du sauvetage du pays par le biais d'un renflouement des finances publiques. Aujourd'hui, ils craignent que l'administration fiscale ne succombe à la tentation d'une réédition de cette taxe dans le projet de loi de finances pour 2018 et prennent les devants, suggérant de ne pas succomber à la facilité, une tradition de notre administration fiscale.