Le premier réseau panafricain d'enseignement supérieur privé a vu le jour. Objectif: former une nouvelle génération de leaders et de professionnels africains capables d'avoir un impact sur leurs sociétés et leurs économies dans un monde globalisé Il y a quelques jours, à Londres d'abord, à Tunis ensuite, était annoncé un événement exceptionnel : exceptionnel parce que pour la première fois peut-être il liait plusieurs pays africains dans une collaboration sud-sud. Exceptionnel, aussi parce qu'il pariait sur un avenir africain, envisagé selon des normes internationales certes, mais en outre spécifiquement africaines. Exceptionnel enfin parce qu'il promettait les moyens de ses ambitions. Mais commençons donc par le commencement et racontons ce rêve africain qui se donne tous les moyens de devenir réalité. Strong Africa Le 11 juillet dernier, le Fonds d'Investissement Britannique (Actis) annonçait le lancement d'une initiative unique dans le secteur de l'enseignement supérieur privé en Afrique : celle d'Honoris United Universities. Honoris United Universities est le premier réseau panafricain d'enseignement supérieur privé conçu pour former une nouvelle génération de leaders et de professionnels africains capables d'avoir un impact sur leurs sociétés et leurs économies dans un monde globalisé. Pour ce faire, on a choisi des pays et des institutions connus pour leur expérience en matière d'enseignement supérieur en Afrique du Nord et en Afrique du Sud : ce réseau est aujourd'hui composé de 7 institutions qui, au Maroc, en Afrique du Sud et en Tunisie depuis peu, regroupent quelque 27.000 étudiants, répartis en 48 campus, centre d'apprentissage ou de formation en ligne dans 9 pays et 30 villes d'Afrique et octroient chaque année 100 diplômes dans les domaines de la science, de la santé, de l'ingénierie, du business, du droit, de l'architecture, des arts, du design, des médias, de l'éducation et des sciences politiques. Cette initiative a pour ambition de fusionner les savoirs et les pratiques de ses institutions pionnières dans leurs pays pour former un nouveau profil de lauréats panafricains capables d'accompagner la transformation du continent. Leaders responsables Aujourd'hui, l'Afrique est le continent qui a le plus de potentialités de développement mais aussi le plus de besoin de formation pour créer des leaders responsables et poser les fondements d'une intelligence collaborative à travers le continent. C'est à partir de ce constat que l'Université Centrale de Tunisie, l'Institut maghrébin des Sciences économiques et de Technologie, et l'Académie des Arts de Carthage réunis se sont inscrits dans ce réseau du savoir. Car pour eux, en effet, le moment est venu de choisir : «Allons-nous continuer à importer des modèles occidentaux, ou allons-nous créer nos propres modèles?», s'interrogent les responsables de cette plateforme tunisienne. «Nous regardons ce qui se passe en Occident, nous respectons les standards internationaux, mais nous voulons le faire à notre manière. C'est-à-dire que nous voulons un standard au moins égal à ces standards internationaux, mais nous voulons que ces standards tiennent compte des spécificités africaines, des diversités culturelles, des labyrinthes administratifs du continent, et des problèmes de vie dans les pays en voie de développement. Nous souhaitons former des compétences qui permettent de naviguer dans cet environnement», expliquent les responsables. Agilité culturelle et mobilité La Tunisie entre de plain-pied dans cette expérience africaine, véritable croisade pour un enseignement multiculturel basé sur l'agilité intellectuelle, la mobilité, l'intelligence collaborative. Pour devenir les «Winners of talent» qu'on leur promet d'être, ils auront la possibilité d'évoluer à travers ces différentes universités, ces différents pays, des systèmes de bourses et d'échange étant prévus, des cycles communs organisés. Et puis déjà, Honoris regarde plus loin, élargit ses ambitions et souhaite s'implanter dans d'autres pays et d'autres aires géographiques, n'hésitant pas à entrer dans la cour des grands, et affirmant ne pas craindre la concurrence. Alors oui, peut-être qu'en 2050 Einstein sera africain