Le président de l'UPL est condamné par contumace à «des peines de prison pour chèque sans provision», comme annoncé par Sofiène Selliti, porte-parole du ministère public. Il s'agit, en réalité, de cinq chèques déposés après la décision de gel des avoirs de Slim Riahi qui est actuellement recherché bien qu'il soit en Tunisie Depuis près d'un mois, on attendait l'arrestation d'un gros poisson dans le cadre de la guerre que mène Youssef Chahed contre les corrupteurs, les corrompus, les contrebandiers et les douaniers malpropres qui font que la rue Sidi Boumendil et la rue des Salines soient toujours bondées de marchandises de contrebande à quatre sous. Depuis que Moncef Marzouki a occupé la scène médiatique nationale avec l'affaire de l'attaque de l'ambassade américaine en septembre 2012 et que Rached Ghannouchi a fait exploser une bombe politico-médiatique le 1er août sur Nessma TV, on pressentait que quelque chose allait survenir. Vendredi soir, la nouvelle est tombée : «Slim Riahi est condamné par contumace à des peines de prison ferme pour émission de chèque sans provision avec exécution immédiate. Le ministère public a émis des avis de recherche contre le condamné». C'est là l'essentiel des déclarations faites à l'agence TAP par Sofiène Selliti, porte-parole du ministère public. Ainsi, selon Selliti, le président de l'Union patriotique libre (UPL) est condamné «à des peines de prison ferme» et non à une peine pour «émission de chèque (bien au singulier comme écrit dans la dépêche de l'agence) et non pour émissions de plusieurs chèques. Et si l'on essaye de comprendre, on découvre que c'est pour la première fois dans l'histoire de la justice tunisienne que «des peines de prison ferme avec exécution immédiate» sont prononcées pour un seul chèque sans provision. Maintenant, on se demande pourquoi a-t-on lancé des avis de recherche contre Slim Riahi alors qu'il circule librement dans la ville et qu'il s'affaire, sous les projecteurs des TV et en présence des journalistes, à régler les nouveaux recrutements en faveur du Club Africain en prévision de la nouvelle saison sportive qui démarre le 15 août. Et comme la communication officielle, qu'elle soit gouvernementale ou judiciaire, a le don d'ouvrir la voie à toutes les interprétations, la première question qu'on s'est posée hier est la suivante : Slim Riahi a-t-il fui le pays pour que l'on émette à son encontre «des avis de recherche» ? Une autre question : a-t-il été informé, dans les délais légaux, du jugement dont il est l'objet ? D'après certaines sources proches de Slim Riahi, on apprend qu'il est toujours en Tunisie et qu'il s'agit en réalité «de cinq chèques qui ont été soumis à la justice après la décision de gel de tous les biens et propriétés de Slim Riahi prise le 28 juin dernier dans le cadre de la guerre menée contre la corruption». Faut-il rappeler que le juge en charge du dossier de Slim Riahi vient de refuser la requête présentée par les avocats de ce dernier concernant la levée du gel des avoirs du président de l'UPL et du Club Africain.