Après deux faux pas qui n'augurent pas d'un début de parcours facile, le nouvel entraîneur de la «Zliza» découvre la dure réalité du terrain. Avec deux défaites lors des deux premiers matches, cinq buts encaissés et un seul marqué, Montacer Louhichi, le nouveau coach du «Carrelage», n'a pas pour l'instant de quoi être fier et rassuré. Pour lui, les soucis commencent et après eux les ennuis s'il n'y aura pas un redressement rapide de la situation et un revirement volte-face des siens. Les fans «rouge et noir» ne lui accorderont pas beaucoup de temps pour remettre les pendules à l'heure. Déjà, il est dos au mur et sera devant l'obligation de réhabilitation dès ce samedi devant l'ESZ. Ceux qui pensent que le facteur chance n'intervient pas dans les résultats et les débuts de parcours d'une saison se trompent sur toute la ligne. Et la chance pour le démarrage du championnat, c'est le calendrier. A titre d'exemple, ce calendrier a «offert» au SG deux premières rencontres à domicile avec deux adversaires de calibre moyen, la JSK et le COM, qui n'ont pas bénéficié de surcroît d'une préparation sereine de l'avant-saison. Résultat : six points d'entrée qui ont leur poids dans la balance et un moral à la hausse. Par contre, ce calendrier, a réservé à l'ASG une très mauvaise surprise et deux déplacements successifs et périlleux à Radès (CA) et à Sousse (ESS) en moins d'une semaine. Résultat : zéro point au compteur et une tâche qui commence à être rude et à se compliquer. Si Gérard Buscher est aux anges, Montacer Louhichi, lui, ne s'endort plus sur ses lauriers et est d'emblée sous pression. Entre la théorie, les analyses calmes et approfondies dans les émissions sportives à la radio et à la télé, et la dure réalité du terrain, du quotidien, de la gestion d'un groupe hétérogène, il y a une énorme différence. Personne ne nie que Montacer Louhichi est une compétence dans son domaine, au niveau des idées, un grand stratège sur le papier. Mais on attend toujours qu'il nous montre aussi qu'il a une forte personnalité et qu'il est un meneur d'hommes. Car avec le CA d'abord, l'ESS ensuite, deux grands clubs avec des budgets colossaux et des contingents de joueurs de qualité assez impressionnants, il n'a pas réussi à s'imposer, à imposer ses idées et ses méthodes de travail et a préféré sortir ou a été poussé vers la sortie. Sa nouvelle tâche comme premier entraîneur à la tête des Gabésiens de la «Zliza» est donc pour lui une bonne occasion pour être sur le devant de la scène et prouver qu'il est brillant dans la pratique comme il est doué en théorie. Surtout que, côté effectif, il n'a pas à se plaindre. Avec les mêmes moyens et pratiquement le même potentiel technique et humain, son prédécesseur Skander Kasri a fait du beau travail et a laissé son empreinte. La différence entre les deux techniciens, qui n'ont pas le même profil, réside dans la manière de gérer le groupe «rouge et noir», l'un des meilleurs après ceux des quatre ténors du championnat et de l'ES Métlaoui. Autant Skander Kasri n'a pas eu froid aux yeux même face aux grosses cylindrées et leur a posé des problèmes même dans leur arène et est rentré souvent avec de bons résultats, autant Montacer Louhichi s'est montré, jusqu'ici du moins, très prudent et pas très audacieux en optant pour l'attentisme et le bloc dense et compact derrière plutôt qu'un schéma de jeu plus équilibré avec une ligne avant constamment présente et remuante. Aucune équipe de même niveau que l'ASG n'a un arsenal offensif aussi redoutable avec les Mourad Hedhli, Abdelhalim Darragi, Fahmi Kacem, Seïfeddine Jerbi (joueurs de couloirs et de percussion), Slim Mezlini, Lamjed Ameur et Amir Omrane (avants de pointe buteurs). Le seul hic dans ce dispositif, c'est l'absence d'un joueur de liaison entre les joueurs de milieu de terrain et les attaquants, un régisseur capable de jouer et de mettre des balles dans le dos des défenses adverses, de chercher la profondeur et de donner les dernières passes décisives. Une défaillance qui n'a pas, à coup sûr, échappé à Montacer Louhichi et à laquelle il doit remédier avant la clôture du mercato d'été.