Il a suffi d'un revers face à la Biélorussie (0-1) pour que le débat sur le Stade de France, sanctuaire des champions du monde, rejaillisse. Depuis un an, le bilan des Bleus dans l'arène de Saint-Denis est négatif (1 victoire, 1 nul et 2 défaites). En décidant d'y effectuer vendredi un ultime entraînement, à la veille du match contre la Roumanie, Laurent Blanc joue la décrispation. Cela peut faire sourire, mais Blanc, un brin superstitieux, a décidé de rompre avec son prédécesseur en changeant de vestiaire et de banc de touche. Il cherche en fait à renouer avec un passé glorieux, celui qui voyait l'équipe de France se montrer invincible à Saint-Denis. Désormais, les nouveaux Tricolores vont s'habiller et s'asseoir dans le vestiaire et sur le banc de leurs brillants aînés. Un détail qui ne fera évidemment pas gagner les matches, mais dont le but est d'emmagasiner de la confiance. Réapproprier les lieux «Jouer au Stade de France réclame un état d'esprit, estime Alain Boghossian, l'adjoint de Laurent Blanc. Il est très important de connaître son environnement. S'y entraîner est donc une très bonne idée.» Regrettant sûrement de ne pas l'avoir fait avant la Biélorussie, Blanc va rectifier le tir cette fois-ci. «C'est une volonté de ma part, a-t-il déclaré . Il faut qu'il redevienne le stade de l'équipe de France. Y jouer doit être un plaisir partagé.» Autre grand témoin des belles années et redevenu coordinateur sportif, Henri Emile livre cette anecdote : «A l'époque, les joueurs s'étaient promis de ne jamais perdre au Stade de France.» Résultat : 25 victoires entre 1998 et 2004 (avant l'ère Domenech) pour seulement 6 nuls et 3 défaites, dont une seule en match officiel. De quoi faire rêver la nouvelle génération… Une question de mental Il n'a pas passé d'annonce, mais c'est tout comme : Laurent Blanc recherche un (ou une) préparateur mental. «Il faut juste trouver le mode d'emploi et y aller doucement afin de trouver la bonne personne, précise-t-il. Il y a beaucoup de candidatures.» Ce ne sera pas d'actualité contre la Roumanie, mais le patron des Bleus en a ressenti le besoin après le non-match de ses joueurs contre la Biélorussie : «Jouer au Stade de France, ça peut décupler vos moyens, comme les affaiblir.»