Laurent Blanc a eu des choix inspirés lors de la victoire de la France face à la Roumanie (2-0). Les entrées de Loïc Rémy, Yoann Gourcuff et Dimitri Payet ont fait évoluer le cours du match en faveur des Bleus France-Roumanie ne s'est pas joué à grand-chose. Les Roumains auraient pu faire virer la belle soirée tricolore au cauchemar. Le poteau sur la frappe de Sapunaru (71e) et la superbe parade de Lloris sur une demi-volée de Florescu (47e) ont évité le pire scénario pour la formation de Laurent Blanc. De la même manière, la barre sur la frappe de Valbuena (51e) et quelques miracles de Pantelimon ont empêché les Bleus de faire la différence plus tôt. L'histoire de ce match était ailleurs. Elle s'est concentrée sur un coaching gagnant de Laurent Blanc. Celui-ci a été validé par une erreur d'arbitrage sur l'ouverture du score de Rémy, entachée d'une légère position de hors-jeu. Mais cela n'enlève rien au mérite du sélectionneur. En lançant Rémy, Gourcuff et Payet, il a fait évoluer la tournure du match en sa faveur. Le premier a libéré le Stade de France en ouvrant la marque à la 83e. Le deuxième a définitivement rassuré Saint-Denis en doublant la mise sur une passe du troisième dans le temps additionnel. Lucide et inspiré, Blanc. A l'entrée en jeu de Rémy, beaucoup auraient davantage vu Payet remplacer Valbuena. A peu près autant que ceux qui auraient sorti M'Vila plutôt que Nasri pour Gourcuff, alors que le score était encore de 0-0. Mais le sélectionneur a eu raison sur toute la ligne. "On a fait entrer des joueurs frais qui ont pris des risques et marqué des buts", a-t-il constaté à chaud. "Les matches, il faut les jouer à 14" Pour Blanc, déjà adepte de la méthode à Bordeaux, la réussite est totale. Il est d'ailleurs le premier à le reconnaître. "Le coaching a été payant, mais c'est pour toutes les fois où il ne le sera pas", a-t-il fait remarquer après le match. Le coaching ne marchera pas à tous les coups, mais le sélectionneur se montre plutôt adroit dans ce domaine depuis sa prise de fonction. Avant France-Roumanie, il avait déjà eu un choix judicieux lors du match en Norvège en lançant Hatem Ben Arfa, auteur de l'ouverture du score peu après son entrée en jeu. Sous l'ère Blanc, les Bleus ont inscrit cinq buts en quatre matches, dont trois par des remplaçants. Cela correspond totalement à la philosophie de Blanc. "Les matches, il faut les jouer à quatorze. Certains ont fait très bien ce qu'ils ont eu à faire pendant 70 minutes, cela a peut-être profité à ceux qui sont entrés", soulignait-il après le match. Le coaching gagnant de Blanc ne s'arrête pas à ces trois changements. L'équipe de France n'a pas attendu l'entrée en jeu de Rémy pour utiliser la profondeur. Elle a commencé à tenter de jouer dans le dos de la défense roumaine dès l'entame de la seconde période, ce qui a coïncidé avec le premier vrai temps fort tricolore de la rencontre dans le premier quart d'heure qui a suivi la pause. L'arrivée sur la pelouse de l'attaquant marseillais n'a fait qu'appuyer cette volonté de rompre avec la recherche du jeu dans les petits espaces de la première période, quand le bloc roumain, très bas, ne permettait pas d'utiliser la profondeur. Le sélectionneur a su adapter sa formation au contexte du match, se basant pour cela sur les qualités propres à chacun des joueurs qu'il avait à disposition. Sans cela, le sort de la rencontre aurait pu être bien différent.