Aujourd'hui, on saura qui sera le nouveau président de l'Isie parmi les 7 candidats postulants Aujourd'hui, lundi 25 septembre, l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) tient une séance plénière en vue d'élire le nouveau président de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie). On devait élire le nouveau président jeudi dernier, lors de la session extraordinaire de l'ARP, à l'issue de l'élection de Najla Brahim et Anis Jarbouii pour combler les deux postes qui étaient encore vacants au sein du conseil de l'Isie. Malheureusement, il n'y avait pas de consensus sur le candidat devant remplacer Chafik Sarsar démissionnaire en mai dernier et il n'y avait pas suffisamment de députés pour l'opération de vote, la majorité écrasante des représentants du peuple ont quitté le palais du Bardo aussitôt les deux membres manquants de l'Isie étaient déclarés élus. Et même si la majorité exigée pour élire le nouveau président de l'Isie est, cette fois, de 109 députés (majorité absolue) et même si on avait besoin de deux tours uniquement en cas d'égalité de voix (participent au 2e tour uniquement les deux candidats classés 1er et deuxième), il était impossible de procéder à l'opération électorale d'autant plus que le bureau de la chambre s'est trouvé devant sept candidats (le conseil de direction de l'Isie compte 9 membres) postulant à la présidence de l'Instance dont Anis Jarboui, élu le jour même membre de la direction de l'Isie. Il était aussi impossible que les chefs des blocs parlementaires se réunissent pour parvenir à un consensus sur le candidat à coopter. Les calculs et les arrangements que les deux principaux partis Ennahdha et Nida Tounès avaient conclus pour choisir le candidat du consensus (pour cette opération, les nahdhaouis et les nidaistes n'avaient plus besoin des voix d'autres partis puisqu'à eux seuls ils pouvaient faire passer leur candidat consensuel mais à condition que leurs députés ne leur fassent pas faux bond et agissent comme l'ont fait les 38 députés d'Ennahdha qui ont dit non à la loi sur la réconciliation administrative) sont tombés à l'eau et il fallait tout recommencer à zéro. Donc c'est aujourd'hui qu'on saura qui est le candidat consensuel parmi les sept membres suivants : Adel Brinsi, Nabil Azizi, Anis Jarboui, Farouk Bouaskar, Anouar Ben Hassen, Nabil Baffoun et Mohamed Tlili Mansri. Mais avant de passer au vote, les sept candidats à la présidence de l'Isie auront droit à 10 minutes, chacun, pour «se présenter aux députés et leur faire connaître les programmes qu'ils envisagent d'appliquer au cas où ils seraient élus à la présidence de l'Isie». C'est Mongi Harbaroui, député nidaïste et porte-parole du bureau de l'ARP, qui a livré cette information promettant ainsi aux députés «une petite campagne électorale de 70 minutes au sein de l'hémicycle au cours de laquelle les candidats qui n'ont pas reçu l'aval d'Ennahdha et de Nida Tounès essayeront de séduire les élus de la nation, principalement ceux ou celles qui n'acceptent pas qu'on choisisse pour eux dans les chambres closes et qu'on leur ordonne d'accorder leurs voix à des candidats qu'ils ne connaissent pas», comme le soulignent certains observateurs suivant à la loupe ce qui se passe à l'ARP. La petite campagne électorale ou le «casting» pourraient être écourtés de 30 voire 40 minutes au cas où certains candidats comme l'indique Adel Brinsi décideraient, comme ils l'ont promis, de se retirer de la course à la présidence de l'Isie. Les mêmes observateurs se demandent : «Qu'est-ce qu'un candidat à la présidence de l'Isie peut présenter comme programme personnel pouvant lui valoir la confiance des députés. Tout président de l'Isie est tenu d'appliquer les dispositions contenues dans la loi portant création de l'instance, de fixer le calendrier électoral selon le règlement intérieur de l'Instance et de gérer les différentes étapes du processus électoral comme le prévoit la loi électorale. Et quand on parle de programme personnel, on glisse sans peut-être s'en rendre compte dans la politique et on donne raison à ceux qui soutiennent que l'Isie n'est pas aussi indépendante qu'on le pense et que les partis politiques, notamment les plus influents, cherchent à la mettre sous leur coupe». Des candidats dont le mandat a expiré Et comme les instances constitutionnelles indépendantes fonctionnent comme bon leur semble et que leurs dirigeants démissionnent ou y gèlent leurs activités au moindre désaccord avec l'un de leurs collègues et comme le Parlement, croulant sous les projets de loi dits urgents mais dormant toujours dans les tiroirs de Mohamed Ennaceur, ne presse jamais pour combler les vacances dont certaines datent de deux ou trois ans, on se retrouve avec des instances qui prennent des décisions avec des comités de direction rétrécis comme une peau de chagrin (l'IVD fonctionne maintenant avec six membres et continue à dépenser l'argent de l'Etat pour réaliser des films sur ses activités), avec des instances comme la Haica dont la composition n'est plus conforme à la loi qui l'a créée et enfin avec des instances comme l'Isie qui refusent de renouveler les membres devant la quitter, conformément à la loi, et dépense son énergie à trouver une astuce juridique pour que ceux qui ont déjà consommé leur mandat puissent y perdurer et y postuler même à la présidence. Les Tunisiens, qui s'intéressent encore à ce qui se passe au sein de l'Isie, ont ras le bol des explications juridiques et des avis du Tribunal administratif dont les juges se plaisent à remplacer la Cour constitutionnelle et à émettre des avis qui restent le plus souvent lettre morte. Les Tunisiens veulent être éclairés une fois pour toutes : Nabil Baffoun, qui crève ces dernières semaines tous les écrans, et Anouar Belhassen, qui se comporte comme le président inévitable de l'Isie, ont-ils encore le droit d'y rester en tant que membres bien avant d'y postuler à la présidence ? Les constitutionnalistes et les experts en interprétation des textes législatifs concoctés par l'ANC et l'ARP peuvent poursuivre leur besogne. Les Tunisiens veulent de nouveaux visages et pas uniquement au sein des partis politiques mais aussi parmi ces instances qui dépensent de l'argent à profusion sans que l'on perçoive un changement quelconque.