Au moins 8 morts et 38 rescapés et 24 disparus, selon le ministère de la Défense. Les opérations de recherche se poursuivent Au moins 8 personnes ont trouvé la mort à la suite d'une collision, dimanche, entre un navire de la marine nationale et une embarcation transportant des migrants clandestins, a déclaré, hier soir à La Presse, le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassan Oueslati. Signalant que les victimes n'ont pas encore été identifiées, la même source a indiqué que 38 passagers de la même embarcation clandestine ont néanmoins été sauvés par les militaires tunisiens et que les opérations de recherche se poursuivaient, hier soir, pour retrouver d'éventuels autres disparus. « Une unité de la marine tunisienne a repéré, dimanche soir, une embarcation non identifiée à 54 km au large de l'île de Kerkennah (Sfax). En s'approchant pour identifier ladite embarcation, cette dernière a heurté le navire de la marine, ce qui a occasionné son naufrage. Trente-huit passagers, tous Tunisiens, ont été sauvés et 8 corps sans vie ont été repêchés. Les travaux se poursuivent encore (lundi soir) pour identifier d'éventuels disparus », a précisé Oueslati. L'embarcation transportait 70 migrants clandestins, dont certains ont survécu, en se jetant à l'eau, d'après la presse italienne. Ce nouveau drame intervient un mois après l'arrestation par la marine nationale de 550 migrants tunisiens et africains qui tentaient de joindre illégalement l'Europe via la Méditerranée. Tombeau des migrants maghrébins et africains, la grande bleue a vu périr au moins 220 personnes, depuis le début de 2017, selon des rapports de la presse locale, africaine et internationale. Un sur deux des jeunes issus des quartiers populaires tunisiens veut se rendre en Europe, se souciant peu des dangers encourus, selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (ONG). En 2011, au lendemain de la révolution du 14 janvier, près de 27 000 jeunes tunisiens avaient pris la mer, selon les autorités. D'après l'ONG précitée, ils seraient plus de 35.000. Les opportunités d'emploi s'annoncent très limitées dans un pays souffrant d'une situation économique morose, en raison du ralentissement des investissements. Dans une déclaration samedi dernier à une radio locale, le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, Faouzi Abderrahmane, a fait état de 620 mille chômeurs, soit un taux de chômage de 15,3% pour une population active totale de plus de 4 millions de personnes (d'après l'Institut national de la statistique). Les diplômés du supérieur se chiffrent à 250 mille, représentant 40% du nombre total des chômeurs (620 mille), a affirmé le ministre.