L'avant-première de la 5e édition du concours franco-allemand de courts-métrages 2017 a eu lieu, mardi dernier, au Théâtre municipal à Tunis. Organisé par l'Institut français de Tunisie et le Goethe-Institut, en collaboration avec le Centre national du cinéma et de l'image (Cnci) Tunisie et avec l'appui des écoles de cinéma et d'audiovisuel en Tunisie (Central.com, Esac, Isamm, Ikef et des cinéastes amateurs), ce concours a eu, cette année, pour thème l'amour. Présentée par Nidhal Guiga, actrice et metteur en scène, la soirée a démarré avec les déclarations des partenaires de ce concours. Chiraz Laâtiri, directrice du Cnci, s'est dite satisfaite des retombées de cette collaboration fructueuse qui a permis de faire découvrir de jeunes créatifs et passionnés et a annoncé que le Cnci soutiendra un projet baptisé « Khtawet » (Ciné-parcours). De son côté, Sophie Rebnaud, directrice de l'IFT, parle de ce concours comme étant un révélateur de nouveaux talents du cinéma tunisien dans un exercice contraigant, le court-métrage, avec un sujet imposé annonçant que les gagnants participeront avec leur film au festival de Berlin et de Clermont-Ferrand. Pour sa part, Judith Mirschberger, directrice du Goethe –Institut, a indiqué que le concours, qui constitue une belle vitrine du cinéma tunisien, a permis aux candidats de développer leur aptitude, leur engagement, leur patience et leur passion. Par la suite, les directrices ont distribué des diplômes aux six candidats ayant réalisé des films. La place a été cédée à la projection des films : «Pomme d'amour» (fiction, 12mn) de Cyrine Ben Chahla. Saker, 5 ans, n'a qu'un seul désir : la rentrée scolaire, pour revoir Ranim, la petite fille dont il est tombé amoureux le jour de la fête de fin d'année. «If I can see» (animation, 2 mn) de Firaz Khouldi. C'est l'histoire de deux jeunes non-voyants, une fille et un garçon, qui se cognent accidentellement dans la rue. Cette rencontre va donner lieu à un voyage musical imaginaire à travers le monde... «Ayda» (fiction, 12 mn) de Feriel Haj Romdhane. Ayda s'isole du monde et se renferme sur elle-même, suite à certains événements douloureux du passé. Mais l'apparition du petit Zied dans sa vie va occasionner de grands changements... «Chaïma» (documentaire, 14 mn) de Dorra Nouri. Chaïma, originaire d'un village de la région du Kef, est une adolescente passionnée de théâtre depuis l'enfance. Elle est prête, malgré l'hostilité de son entourage, à défier tous les obstacles pour réaliser son rêve. «Révélation» (fiction, 12 mn) de Faten Matmati. Inès et Thomas, couple tuniso-allemand installé à Tunis, apprennent ensemble le soir du 19 décembre 2016, l'attaque terroriste à Berlin. Cet événement tragique va remettre en question l'équilibre de leur couple. Enfin, «Aqua» (documentaire, 12 mn) de Mehdi Ben Rejeb, qui est une plongée dans l'eau, nous immerge dans le cycle de la vie. Absence d'amour Dans ces films, l'amour apparaît sous différentes formes et révèle la béatitude des premières pulsions amoureuses. Or, les propositions variées et d'une grande diversité sont un peu loin du thème imposé « J'ai trouvé l'amour ». Les films ont mis l'accent surtout sur l'absence d'amour, ce qui a sans doute contraint le jury à ne consacrer qu'un seul film qui parle de l'eau et du cycle de la vie au lieu de deux. En fin de soirée, le jury composé de Chaima Bouhlel, présidente d'Al Bawsala, d'Anissa Daoud, actrice, et du cinéaste Mohamed Ben Attia, a remis le prix de la 5e édition du concours franco-allemand au documentaire expérimental « Aqua ». Le concours, initié par Azza Chaâbouni et Cécilia Muriel, continue à promouvoir le cinéma tunisien et notamment les jeunes talents qui seront les cinéastes de demain. Une équipe d'experts/formateurs tuniso-franco-allemande a accompagné les jeunes cinéastes depuis l'écriture du scénario jusqu'à la finition des films. Grâce à la contribution de l'équipe, composée de Marie-Noëlle Sehr (cinéaste, écrivaine et productrice — Allemagne), Aline Fischer (réalisatrice — France), Tarek Chaâbane (universitaire et scénariste — Tunisie), Chawki Knis (producteur - Tunisie), Amine Messadi (photographe, réalisateur et directeur de la photo - Tunisie), Moncef Taleb (ingénieur du son — Tunisie) et Nadia Touijer (réalisatrice, scénariste — Tunisie), six courts-métrages ont pu être réalisés et projetés au public. Les candidats se sont d'abord concentrés sur l'écriture du scénario et sur la présentation du story-board, entre mars et mai 2017. Accompagnés par des professionnels, ils se sont par la suite penchés sur la direction d'acteurs, les techniques d'animation, la recherche visuelle préliminaire et le travail sur les films documentaires. Les projets présentés par les étudiants se composent de trois fictions, de deux documentaires et d'un film d'animation. Les fictions s'inspirent respectivement du souvenir d'enfance d'un premier amour, de la vie d'un couple tuniso-allemand et de la résilience d'une militante politique. Quant aux documentaires, le premier est expérimental et porte sur le rapport intime à l'eau, le second aborde la passion pour l'art et en particulier pour le théâtre.