L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lors d'une séance plénière tenue hier, le projet de loi portant approbation de l'accord de crédit entre l'Etat et 13 banques locales pour le financement du budget de l'Etat pour l'exercice 2017, avec 116 voix pour et 7 voix contre. Ce prêt, d'une valeur de 250 millions d'euros (727,8 millions de dinars) prélevés des dépôts en devises des non-résidents auprès des banques concernées sera remboursé selon deux options, en trois tranches annuelles avec un taux d'intérêt de 2% ou en une seule tranche au terme de trois ans à un taux d'intérêt de 2,5%. Les 13 banques concernées par cet accord sont la BIAT (60 millions d'euros), Attijari Bank (60 millions d'euros), l'UIB (40 millions d'euros), la BNA (21 millions d'euros), l'ATB (20 millions d'euros), la STB (10 millions d'euros), l'Amen Bank (10 millions d'euros), la BH (5 millions d'euros), l'ABC (5 millions d'euros), la North Africa International Bank (55 millions d'euros), Naib (Bank North Africa International Bank) (5 millions d'euros), la BTI (3 millions d'euros) et la BTE (1 million d'euros). Le député Zouheir Rjaibi (Ennahda) a appelé à dévoiler l'activité des banques publiques qui ont été recapitalisées. Salem Labyedh (Mouvement Echaab) s'est interrogé sur l'objectif de la décision de l'Office de la marine marchande et des ports (Ommp) relative à l'interdiction du débarquement au port de La Goulette de tout véhicule dont le toit est chargé de bagages et son impact sur l'apport de la colonie tunisienne dans la mobilisation de devises étrangères. Avis partagé par le député Ammar Amrousia (Front populaire), qui a appelé à lutter contre la corruption au niveau des ports commerciaux, estimant qu'il « n'y a pas de volonté politique de lutter contre ce phénomène ». Le député Marouane El Felfal (El Horra) a appelé à la nécessité d'ouvrir un dialogue national sérieux sur la diversification des sources d'endettement public. Il a, en outre, mis l'accent sur l'importance du recours à ce genre de prêts nationaux en devises étrangères. Pour Fadhel Omrane (Nidaa), le problème réside dans le fait que les ressources de ce prêt ne proviennent pas de l'épargne des banques en devises, mais des opérations de refinancement de la Banque centrale de Tunisie (BCT) des institutions financières qui font face à un manque flagrant en liquidité. Répondant aux interventions des députés, le ministre des finances, Ridha Chalghoum, a expliqué que ce prêt local en devises étrangères n'aura pas d'impacts sur l'inflation d'autant plus qu'il contribuera au renforcement des réserves en devises du pays. Evoquant la question des banques publiques, le ministre a rappelé que leurs dépôts reflètent une amélioration de leur rendement. S'agissant du glissement du dinar, Chalghoum a indiqué que le gouvernement a pris des décisions visant à rationaliser les importations. Le projet de loi de finances 2018 comporte en outre des décisions additionnelles qui concernent l'importation de produits ayant leurs similaires locaux. D'autre part, l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lors d'une plénière tenue hier, le projet de loi de finances complémentaire pour l'exercice 2017 par 109 voix pour, 12 voix contre et 5 abstentions. Une majorité de députés ont critiqué l'adoption par les gouvernements successifs de lois de finances complémentaires. L'élaboration d'une loi de finances complémentaire reflète l'absence de compétence et une incapacité de gérer le pays, selon le député Mongi Rahoui (Front populaire). Pour la députée Rim Thayri, c'est une preuve d'absence de toute vision claire et stratégique de gestion des finances publiques. Le député Chaker Ayadi a, pour sa part, appelé à la nécessité d'adopter une approche précise et réaliste lors de l'élaboration des lois de finances.