Désormais, les budgets de la Haica, de l'Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi et de la haute Instance des droits de l'Homme et des libertés fondamentales seront du ressort du gouvernement et ne relèveront plus de la Présidence de la République Le directeur du cabinet de la Présidence de la République, Slim Azzabi, a annoncé que pour la première fois et de manière exceptionnelle, le budget de la Présidence de la République n'enregistrera aucune augmentation en 2018. Il intervenait à l'occasion de son audition à la commission des droits et libertés à propos du budget. « Conscients des difficultés par lesquelles passent les finances publiques, nous avons tenté de comprimer les dépenses, notamment celles liées aux déplacements du chef de l'Etat », a indiqué Slim Azzabi. Il a par ailleurs expliqué que «contrairement à ce que certains peuvent penser», la Présidence de la République n'est pas seulement la personne du président de la République, ce sont des institutions qui travaillent sous le chapeau de la Présidence. D'après lui, les trois quarts du budget vont à la «sécurité présidentielle». Il note toutefois que la présidence du gouvernement a rationalisé les dépenses liées à la protection des personnalités publiques. «Alors que la Présidence de la République assurait la protection de 24 personnalités, elle n'en assure désormais que 11, le reste a été renvoyé au ministère de l'Intérieur», a indiqué Slim Azzabi. Le directeur de cabinet a insisté sur le fait que la protection des personnes coûte énormément à l'Etat et particulièrement à la Présidence de la République. Il a fait également savoir que désormais, les budgets de la Haica, de l'Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi et de la haute Instance des droits de l'Homme et des libertés fondamentales seront du ressort du gouvernement et ne relèveront plus de la Présidence de la République. Toutefois, Slim Azzabi a précisé qu'il ne s'agit pas d'une politique d'austérité, mais bien une politique de «rationalisation» des dépenses. Seuls l'Institut tunisien des études stratégiques (Ites), le Haut comité du contrôle administratif et financier et les services du médiateur administratif restent sous la supervision directe de la Présidence de la République. Slim Azzabi a également assuré que la Présidence de la République, en étroite collaboration avec le ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, est en train de faire un inventaire clair des biens en possession de la Présidence de la République. Des biens qui englobent, outre les palais de Carthage, de Hammamet, de Mornag et de Aïn Drahem, des terrains et autres biens immobiliers «dont l'entretien coûte cher». Il a notamment indiqué que la Présidence réfléchit à ce qu'elle compte en faire. Les membres de la commission présents (ils n'étaient pas nombreux) ont accueilli favorablement la politique de maîtrise des dépenses que semble appliquer le président de la République. Les élus de la majorité (Ennahdha et Nida) ont salué le travail effectué par la Présidence de la République, mais ont demandé à ce que l'Ites prenne de l'envergure pour épauler notamment le travail du législateur et éclairer les décideurs. Mais selon Slim Azzabi, l'Ites, tout comme le reste des institutions de la présidence, fait l'objet d'une réflexion, dont le résultat sera prêt à la fin du premier trimestre de 2018. Le député d'Ennahdha Sahbi Atig a de son côté critiqué l'absence d'une diplomatie économique solide et efficace menée par la Présidence de la République, à même de drainer des investissements. «Depuis que BCE a pris ses fonctions, il a commencé méthodiquement à soigner nos relations internationales qui se sont fortement détériorées depuis 2012, en raison d'une politique étrangère inappropriée, rétorque Slim Azzabi. Maintenant, sur le plan économique, suivez les déplacements du ministre des Affaires étrangères qui travaille en étroite collaboration avec le chef de l'Etat et vous comprendrez l'orientation du président de la République». Selon lui, les visites du ministre des Affaires étrangères au Brésil, en Inde et au Japon, dénotent une volonté de diversifier les partenaires de la Tunisie.