L'équipe de Tunisie a soufflé le chaud et le froid avant de gagner sur le fil. L'espoir est maintenu Stade de Lomé. Public très nombreux. Temps humide. Terrain en mauvais état. Tunisie bat Togo par 2-1. Mi-temps 1-1. Buts marqués par Jemaâ (38') et Chermiti (83') pour la Tunisie et Mani Sapool (41') pour le Togo. Arbitrage de M. Khaled Abderrahmen (Soudan). Tunisie : Naouara, Boussaïdi, Jemal, Yahia, Saïdi, Korbi, Traoui, Ben Khalfallah (Chermiti), Dhaouadi (Darragi), Jemaâ, Allagui (Ben Yahia). L'équipe de Tunisie a eu chaud, c'est un fait. Mais elle a prouvé une seconde fois qu'elle sait voyager. Hier, le onze national n'était pas exempt de reproches, mais à ce stade de l'épreuve fallait-il vraiment s'attendre à une grande prestation. Non, bien entendu puisque seul le résultat comptait. Et quand on remarque que la hiérarchie est aujourd'hui bousculée en Afrique, voyez ce qui est arrivé à l'Algérie face à la Centrafrique et à l'Egypte face au Niger, on se dit que l'équipe de Tunisie a sauté le cap. Certes, le Togo n'était pas un foudre de guerre, mais la Tunisie n'avait pas les moyens de mettre son emprise sur le jeu, d'autant que le onze rentrant était déséquilibré et quelquefois pas complémentaire. A l'image du duo de l'axe central, en l'occurrence Karim Saïdi qui revient en sélection après près de deux ans d'absence et qui se voit parachuté aux côtés de Alaeddine Yahia. Bertrand Marchand aurait pu aligner Khaled Souissi par exemple avec le sociétaire de Lens, lui qui a fait souvent partie du groupe. Puis la méforme de Jemal décalé sur le flanc gauche de la défense a coûté cher à l'équipe dans le sens où sa part de responsabilité sur le but togolais est grande. Avec de surcroît des lignes éloignées, le onze national ne pouvait pas dominer la situation et prendre le jeu à son compte. D'autant aussi que le sélectionneur national avait pris le soin de laisser Darragi sur le banc (on ne sait trop pourquoi d'ailleurs). Avec ces handicaps, la bande à Marchand parviendra quand même à se frayer le chemin des buts et à ouvrir le score par Issam Jemâa (38'). Un but heureux sans doute et contre le courant du jeu, mais qui semblait donner confiance au groupe. Pas pour longtemps malheureusement, puisque le Togo arrivera à égaliser trois minutes plus tard. Le plus révoltant dans tout cela est que les Togolais axaient leurs actions sur le flanc de Jemal sans que Marchand ne bronche jusqu'à ce que Mani Sapool parvienne à remettre les pendules à l'heure. Réglages A un but partout, tout était à refaire pour l'équipe de Tunisie. Il fallait des nerfs d'acier pour repartir du bon pied, mais aussi un réglage tactique qui pouvait permettre à Jemâa et consorts de dominer leurs vis-à-vis et déverrouiller une seconde fois la défense togolai. Plus les minutes s'égrenaient, plus nous avions peur pour le onze national. Et nous avions toujours en tête ce problème de déconcentration des joueurs que le sélectionneur national ne parvient pas encore à résoudre et cette manie de Bertrand Marchand à oublier d'effectuer des changements. Il se décidera enfin à remplacer Dhaouadi inexistant par Darragi. Ce réglage était plus qu'utile pour redonner une âme à l'équipe. Du coup, le onze national, à qui le 4-4-2 ne collait pas, s'est métamorphosé en 4-3-2-1 avec un jeu plus aéré, des infiltrations sur les couloirs et un peu plus de percussion. Encore une fois, Darragi sera l'homme de la situation. Si ce dernier a été l'auteur de la passe décisive du second but, le mérite revient aussi à Chermiti qui venait de remplacer Ben Khalfallah. Le sociétaire des Young Boys a su anticiper la sortie du gardien Tchagoumi et donner l'avantage de la tête à la Tunisie (83'). Marchand et sa bande sont revenus de loin. Sans convaincre mais avec cette pincée de réalisme, le onze national a su se remettre sur orbite derrière l'imperturbable Botswana qui sera le prochain adversaire de la Tunisie à Gaborone en novembre. D'ici là, bien des choses seront à mettre au point.