ENI a indiqué que son départ de Tunisie entre dans le cadre d'une stratégie globale de la multinationale vis-à-vis de plusieurs sites exploités de par le monde. D'où la question de l'intérêt d'une autre société pour le rachat d'un gisement en fin de vie ? Dans le secteur des hydrocarbures le départ d'une enseigne historique est non seulement une source d'inquiétudes mais soulève surtout plusieurs interrogations. C'est vraisemblablement le cas d'ENI qui cède le flambeau à Trident Energy après avoir profité de la manne pétrolière tunisienne pendant plus de 70 ans. En effet, profitant de la faiblesse et de la fragilité du contexte socio-politique en Tunisie, ENI a jugé le moment opportun pour plier bagages en l'absence d'un vis-à-vis fort, qui en temps normal aurait exigé des conditions strictes et contraignantes. ENI avait décidé de quitter le pays depuis 2012 en raison de la hausse du coût de la production, de la régression des cours du baril de pétrole au niveau international et de la décision de la société mère de changer sa stratégie générale dans la prospection et la production des hydrocarbures. Invoquant le manque de rentabilité des gisements exploités, ENI a indiqué que son départ de Tunisie entre dans le cadre d'une stratégie globale de la multinationale vis-à-vis de plusieurs sites exploités de par le monde. D'où la question de l'intérêt d'une autre société pour le rachat d'un gisement en fin de vie ? L'autre question porte sur la société qui aurait déjà pris possession des parts d'ENI-Tunisie, à savoir Trident Energy. Cette entreprise nouvellement créée par des anciens responsables écartés de Perenco n'est même pas cotée en Bourse et ne dispose pas de structure fiable, des états financiers, d'un personnel dédié... ! Comment la Tunisie a-t-elle validé une telle passation opaque ? Les responsables sont fiers à cet égard d'annoncer que Trident Energy, société internationale d'exploration et de production pétrolière et gazière envisage d'investir en Tunisie 350 millions de dollars (environ 865 millions de dinars) durant les 5 prochaines années, dans des champs pétrolifères et gaziers du pays. Il est à noter qu'ENI allouait des investissements plus importants que ceux envisagés par Trident Energy, par année. De plus, Trident Energy est une structure d'exploitation de puits et n'a pas de projets de prospection ou de plans d'investissement clairs. C'est pourquoi des analystes pointent du doigt la passation de ce marché qui selon leurs accusations est opaque et assortie d'irrégularités.