Depuis son arrivée à la tête de l'équipe nationale, Nabil Maâloul a eu l'aval du bureau fédéral pour arrêter le championnat de la Ligue 1 pendant deux mois... Doha est-il vraiment le bon choix et le bon moment pour effectuer un stage bloqué de trois semaines et uniquement avec les internationaux locaux, à l'Académie Aspire au Qatar? C'est la principale question que ne cessent de se poser avec insistance tous les Tunisiens dans cette période de début de l'année 2018. Toutefois, une telle décision n'est pas du tout nouvelle pour le sélectionneur national Maâloul qui, depuis son arrivée à la tête du team tunisien, a programmé des stages bloqués identiques en Tunisie et, précisément à Tabarka, justifiant en ce moment-là ce choix par la protection des internationaux très démoralisés suite à leur humiliante élimination des deux compétitions africaines, à savoir la Ligue des champions pour l'EST et l'ESS et la Coupe de la CAF pour le CA. Une telle décision a provoqué un tollé général auprès d'une grande partie du public tunisien qui a longuement critiqué et accusé le premier responsable des «Aigles de Carthage» d'avoir tué le rythme du championnat le rendant au passage fade et sans charme, ni suspense vu le rythme saccadé auquel il a été astreint pour la simple et unique raison que Maâloul voulait épargner ses joueurs soi disant de tous les imprévus pour assurer sa qualification au Mondial russe dans le dernier match à Radès contre la Libye. Et maintenant, et bien que la qualification soit assurée, il a fait de même en programmant un stage, cette fois loin de la Tunisie, de trois semaines à l'Académie Aspire au Qatar et, de surcroît, sans les expatriés sollicités par leurs clubs dont la compétition n'a pas été interrompue dans les pays où ils ont été recrutés. Une telle décision qui a eu l'aval des responsables de la FTF, mais n'a pas fait l'unanimité de tout un peuple, a vraiment porté préjudice à notre championnat de la Ligue 1 malheureusement forcé au repos à cause des décisions de Maâloul qui a oublié que la meilleure préparation, notamment physique, se fait dans les clubs, et c'est à travers un championnat continu et sans beaucoup d'interruption, à l'instar de ce qui se passe dans certains pays arabes comme l'Egypte, le Maroc, l'Algérie et l'Arabie Saoudite ou en Europe où les internationaux sont libérés avant les matches amicaux organisés par la Fifa ou les matches comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde ou les championnats continentaux. Tout cela a été minutieusement programmé à l'avance et ne touche en rien les compétitions nationales. Mais Maâloul, le bon connaisseur des rouages du football, a complètement fermé les yeux sur cette démarche universelle pour nous inventer une des plus bizarres méthodes qui n'a rien à voir avec la gestion quotidienne du football dans le monde. Or, et pour beaucoup d'observateurs du ballon rond dans notre pays, le stage de Doha a été un vrai fiasco pour l'équipe de Tunisie puisqu'il n'a rien apporté de plus au joueur tunisien qui a profité quand même de découvrir Qatar et notamment l'Académie Aspire qui reste l'un des endroits les plus convoités par les équipes nationales et même les clubs pour effectuer leur préparation. Ces mêmes observateurs qualifient aussi ce stage de «parachuté» et que le coach national l'a accepté pour faire plaisir à ses amis qataris avec lesquels il entretient de très bonnes relations puisqu'il les a beaucoup côtoyés lors de son passage comme consultant dans la chaîne satellitaire «beIN Sports»... Bref, il a du penchant pour sa soi-disant deuxième patrie et la preuve : c'est sa déclaration à l'issue de la qualification pour la CM en Russie contre la Libye, le 11 novembre 2017 et dans laquelle il a soutenu le peuple qatari, victime de l'embargo imposé par ses voisins ; une déclaration qui a fait couler beaucoup d'encre et que Maâloul a qualifiée tout simplement d'humaine. En conclusion, le sélectionneur national, qui a eu carte blanche du bureau fédéral, et qui a vu son contrat prolongé jusqu'à la prochaine Coupe du monde au Qatar en 2022, a eu l'audace d'arrêter le championnat de la Ligue 1 pendant deux mois. La première fois lorsqu'il a programmé un stage de longue durée à Tabarka après la débâcle des équipes tunisiennes dans les deux compétitions africaines. La seconde, à l'occasion de la trêve hivernale pour se déplacer au Qatar et, de surcroît, avec uniquement les internationaux locaux pour un stage de trois semaines qualifié par certains spécialistes de frustrant et d'irrationnel car il a renvoyé le championnat, à leur avis, le seul atout pour parfaire la condition physique des internationaux, au chômage forcé pour une «balade de santé» dans le pays des pétrodollars...