Le Fonds se dit attentif aux circonstances politiques et sociales de chaque pays en particulier, et qu'il s'efforce d'adoucir ses objectifs concernant le déficit budgétaire. Cette souplesse du FMI n'était pas dans ses traditions, et plusieurs «conseils» prodigués par ses soins ont, par le passé, conduit à des affrontements sociaux L'institution internationale conseille de réduire les subventions à l'énergie qui sont très coûteuses et insiste à «rappeler» qu'elle ne cesse de déconseiller fortement toute réduction de subventions alimentaires Le directeur du département Moyen-Orient et Asie Centrale au sein du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour, a récemment publié un article dans lequel il estime que la montée des tensions sociales et des manifestations dans plusieurs pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord montre que le désir de prospérité, d'équité et d'avenir des citoyens de ces région demeure inassouvi. L'auteur évoque la frustration de ces populations et considère qu'il serait regrettable que le processus de réformes engagé dans ces pays ne soit ralenti ou fasse marche arrière. Et, en sa qualité de responsable régional au FMI, l'auteur rappelle la volonté que met le Fonds à aider ces pays à résoudre les problèmes qui se posent à leurs pays et qu'ils doivent dépasser pour faire profiter leurs peuples d'une croissance économique porteuse de développement, ainsi que de l'équité sociale â laquelle elles aspirent. L'emploi représente dans ces pays la première préoccupation des gouvernants, laquelle se traduit par une demande d'investissements importante et une tendance au rationnement des dépenses ordinaires au profit de celles de développement qui concernent les infrastructures et l'environnement de la création de richesse. Mais les moyens financiers publics manquent et l'Etat doit plutôt compter, et de plus en plus, sur les efforts des investisseurs privés locaux et étrangers. Les pays de ces régions sont désormais appelés à se doter d'un socle économique sain et d'une gestion financière et monétaire performante conforme aux standards internationaux les plus rigoureux, en évitant les dérives inflationnistes et l'endettement massif. Car sans ces divers impératifs, les Etats ne seront pas en mesure d'encourager l'investissement et de soutenir l'activité économique. Dans son article, Jihad Azour a cité au cas par cas les pays de ces zones d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient où le FMI s'efforce d'appuyer les gouvernements en s'adaptant aux réalités de chaque pays. S'agissant de la Tunisie, l'auteur évoque le niveau de la dette publique, indiquant que le Fonds veille à fournir des financements destinés à permettre un ajustement budgétaire progressif à un taux d'intérêt avantageux. L'auteur indique que le FMI est attentif aux circonstances politiques et sociales de chaque pays en particulier, et qu'il s'efforce d'adoucir ses objectifs concernant le déficit budgétaire. Cette souplesse du FMI n'était pas dans ses traditions, et plusieurs «conseils» prodigués par ses soins ont, par le passé, conduit à des affrontements sociaux. L'auteur de l'article indique, en parallèle des efforts au niveau du déficit budgétaire, qu'il est essentiel de combattre la fraude fiscale, d'élargir l'assiette de l'impôt et de rendre la fiscalité plus progressive. Selon l'article publié, le FMI se soucie particulièrement de la situation sociale des populations pauvres et à besoins spécifiques, et encourage les mesures spéciales dans ce sens. En Tunisie, le programme de transferts sociaux en faveur des personnes à faible revenu a été renforcé récemment, doublant ainsi le nombre de familles bénéficiaires et triplant le montant moyen des transferts. Par contre, rapporte l'auteur, le FMI conseille de réduire les subventions à l'énergie qui sont très coûteuses. Or ces subventions profitent d'avantages aux populations aisées qu'aux indigents. Par contre, le FMI insiste à «rappeler» qu'il ne cesse de déconseiller fortement toute réduction de subventions alimentaires. Et il cite, à titre d'exemple, le pain en Tunisie et en Jordanie.