Avec la nouvelle formule en Coupe Davis, compter seulement sur Malek Jaziri ne suffit plus. Le double et le joueur n°2 restent, avec le savoir-gérer des matches, les détails à régler avant de jouer contre l'Estonie. Quelques détails ont condamné l'équipe de Tunisie face à la Finlande en Coupe Davis. Une défaite 2-3 qui révèle tout sur l'équilibre des forces, mais avouons quand même que c'est une déception pour une équipe qui a joué devant son public et qui avait les moyens de gagner. Ceux, qui ont sous-estimé l'adversaire en focalisant leur intérêt seulement sur le classement, ont eu tort. L'équipe de Tunisie, emmenée par Malek Jaziri, aurait pu gagner, cela n'aurait pas été un fait exceptionnel ou une surprise. Comme face à la Suède, l'année dernière, on mène 1-0, on se fait rattraper 1-1, on est mené 2-1, puis Malek gagne et remet les deux équipes à 2 partout. Dans le match décisif, Moez Chergui (comme Aziz Dougaz l'année dernière) perd sur le fil, au moment où il a fait un retour sur 5-2 pour son adversaire. Dommage! C'était jouable, mais maintenant, c'est le moment de faire les bilans tranquillement en vue du match d'appui pour le maintien en groupe 2 face à l'Estonie en avril prochain. D'ici là, et sauf blessures, on aura les mêmes 5 joueurs, soit Jaziri, Dougaz, Mansouri, Chergui et Ghorbel. C'est à Anis Bouchlaka, capitaine de la sélection, d'examiner avec pertinence ces détails qui empêchent encore une équipe aussi pleine de rater de peu une victoire chez elle. Disparité... L'équipe de Tunisie dépend beaucoup de Malek Jaziri. Dans les dernières éditions de la Coupe Davis, il a gagné tous ses matches. C'est un atout majeur qui permet d'assurer logiquement deux victoires. Le problème, c'est que ça ne suffit pas pour gagner. Et avec cette formule compressée de deux jours de compétition, Malek Jaziri n'est pas utilisé en double (à moins qu'il joue le 3e match de la 2e journée). Dans ce cas, il faut travailler sur le double pour faire la différence. Si on gagne en double et que Malek gagne ses deux matches simple, la victoire est acquise quels que soient les autres résultats. Skander Mansouri (costaud et qui a de bonnes qualités en double) et Anis Ghorbel ont perdu face à une paire où il y avait le n°3 au monde. Ces deux joueurs avec Dougaz doivent jouer d'ici le match de l'Estonie des matches en double dans les tournois qu'ils disputent. Franchement, le tennis tunisien est en train de perdre ses traditions en double tellement la compétition locale chez les jeunes focalise trop sur le tableau simple. Notre équipe a besoin de réduire l'écart entre Jaziri et les autres. Si on veut construire une équipe d'avenir, il faut se préparer dès maintenant à l'après-Malek Jaziri, dans le sens que Chergui, Dougaz, Ghorbel et Mansouri doivent s'améliorer et apprendre à gagner les matches à enjeu et à forte pression. On peut encore compter sur les services de Jaziri qui reste le premier atout sur et hors du court, mais il faut également travailler sur l'«équilibre des forces» dans la sélection. Moez Chergui a montré qu'il a de bonnes dispositions techniques, Aziz Dougaz demeure un talent qui monte sûrement, Skander Mansouri un joueur utile en double, et Anis Ghorbel un joueur d'expérience. Mais ce quatuor doit faire mieux, il doit passer le cap des défaites même sur le fil. Seules la dynamique des victoires, la régularité et la capacité à endurer sur les compétitions de haut niveau peuvent les aider à devenir plus décisifs en Coupe Davis. On jouera dans deux mois face à l'Estonie et, encore une fois, ce sera à Tunis. Cet avantage, il faut bien le saisir contre une sélection qui n'a rien de supérieur ni d'exceptionnel. Ce sont toujours ces détails qui échappent à l'équipe de Tunisie. Et comme les moyens et le potentiel restent, à notre avis, probants, jouer pour le maintien en groupe 2 est le strict minimum pour cette équipe. L'accès au groupe 1 n'est pas quelque chose d'extraordinaire ou d'impossible. Il faut juste savoir être ambitieux et régulier !