La Tunisie jouera face à la Suède un match qui compte beaucoup pour sa marche. Gagner veut dire assurer au pire des cas le maintien et éviter de faire l'ascenseur entre les deux groupes. C'est une chose qui compte beaucoup. Avoir la tradition de jouer les premiers rôles en coupe Davis, se caser dans les groupes de qualité sont une obligation quand on dispose d'un joueur aussi expérimenté et en forme comme Malek Jaziri. C'est aussi une «obligation» quand on a des joueurs de talent qui montent comme Aziz Dougaz, Skander Mansouri et d'autres joueurs de métier comme Anis Ghorbel et Moez Chergui. Le groupe 1 est à notre avis quelque chose de nettement valorisant et motivant pour l'équipe de Tunisie. Si on gagne face à la Suède, on jouera en avril contre le vainqueur du match Turquie-Chypre. Et c'est là le palier qu'on cherche, le moment qu'on attend. Pour le moment, on se concentre sur cette affiche face à la Suède. Facteurs favorables Cette équipe de Suède qui vient de débarquer n'est pas injouable ou difficile à manier comme on veut nous le faire croire. Rien à voir entre le prestige et la réalité. Les Suédois ont perdu beaucoup par rapport à leur âge d'or et leur passé glorieux. Ce ne sont plus les joueurs comme Borg ou Edberg, le meilleur Suédois est classé 156e ATP, à savoir Elias Ymer. Et pour ce match, les mieux classés ne joueront pas comme Ymer, Soderlund et Lindell (qui logent au-delà de la 300e place). Rosenholm (28 ans) sera présent comme joueur n°1. Et il n'y pas de raisons pour ne pas le battre en simple. Normalement, Jaziri n'aura pas de mal à gagner ses matches. C'est ça notre avantage, et qui va mettre de la pression sur la Suède. Ghorbel ou Dougaz? Le joueur n°2, qui va jouer en simple au premier jour, va avoir une grande responsabilité. Anis Ghorbel ou Aziz Dougaz? C'est toute la nuance à lever. Et c'est là où le choix va être délicat. Entre un joueur de métier qui a repris après une blessure pénible et un jeune talent qui a gagné au dernier match de la coupe Davis mais qui débarque tard d'un long voyage des Etats-Unis, le choix n'est pas facile. Mener 2-0 avant le double qui va être le plus dur à gérer sera le meilleur scénario. On a tout pour gagner ce match théoriquement à la portée des nôtres, mais ça va être même question de savoir-gérer et de réussite. C'est un match-piège si bien que nous sommes dans l'obligation de gagner. Attitude mentale, gestion minutieuse des détails techniques et athlétiques, confiance, on aura besoin de tout cela face à la Suède. L'équipe doit penser également à l'avenir. Il est temps de se fixer des choix stables et définitifs. Le cas Moez Chergui, un joueur bien nanti, et qui a quitté la sélection, ne doit pas passer comme ça. On a besoin de plus d'union et d'appartenance en sélection. Gérer l'abondance n'est pas quelque chose de facile. Ça demande des décideurs d'un grand calibre. Le jour où Mansouri, Chargui, Kilani seront tous disponibles, ce sera très délicat de choisir. Quand on a tous ces joueurs et ces moyens respectables (comme les courts de la Cité nationale) on ne peut pas rester otage du groupe 2. On a le droit et le devoir de regarder plus haut. Gagner la Suède est le minimum qu'on puisse demander à nos joueurs.