La coopération économique entre la Tunisie et la France s'est significativement développée ces dernières années. Et suite à la dernière visite du président Macron en Tunisie, il est attendu une consolidation des relations économiques bilatérales. Ces relations dans lesquelles l'Agence française de développement (AFD) joue un rôle capital, surtout avec la signature, tout récemment, d'un mémorandum de dialogue stratégique avec le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale. Ce mémorandum concerne les domaines économiques et du développement pour la période 2018-2020 et vise à mettre en œuvre des actions conjointes pour la formulation et le soutien des politiques publiques de demain pour un développement durable et inclusif en Tunisie, selon l'AFD. Trois thématiques de travail seront élaborées, à savoir la lutte contre les inégalités, la promotion de la transition énergétique et écologique et la stratégie d'internationalisation des entreprises tunisiennes. D'ailleurs, les réflexions qui seront menées feront participer des institutions et des universitaires tunisiens et seront engagées en vue des défis à relever pour atteindre les objectifs de développement durable d'ici 2030. Dans le même cadre, une lettre d'attention relative au soutien de l'AFD à la transition énergétique de la Tunisie a été signée entre Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, et Rémy Rioux, directeur général de l'AFD. Le but est d'œuvre pour la mise en place et le financement de programmes d'investissement dans le domaine de la transition énergétique. Engagement réciproque La Tunisie est déjà engagée dans ce processus et compte appuyer davantage les projets visant la réduction de la facture énergétique et le renforcement de la production électrique à partir des énergies renouvelables. L'objectif de la stratégie gouvernementale est d'atteindre une part de 30% de la production électrique à partir des énergies renouvelables d'ici 2030. L'AFD vise à travers cette lettre d'attention à encourager davantage le recours à des sources renouvelables, accompagner la diversification du mix énergétiques et promouvoir l'efficacité énergétique. En fait, dans cette conjoncture économique assez difficile pour la Tunisie, la consolidation de la coopération est un pas en avant pour pallier les déséquilibres. L'appui aux institutions publiques tunisiennes serait un atout de plus pour renforcer ce partenariat stratégique et améliorer l'efficacité des politiques publiques engagées. Consolidation Il est à rappeler que la France est le premier partenaire économique de la Tunisie, avec des échanges qui ont atteint 7,4 milliards d'euros en 2016, en baisse de 2,5% par rapport à l'année 2015, selon les données de l'ambassade de France en Tunisie. Durant le premier semestre 2017, un recul de 3% a été enregistré par rapport à la même période en 2016. Avant 2011, la progression des échanges était de 6% en moyenne, contre 1% actuellement. On note également que les exportations françaises en Tunisie ont reculé de 10%, soit 3,2 milliards d'euros en 2016. La France est aussi le deuxième investisseur étranger en Tunisie, avec une part de 16% dans les investissements directs étrangers (IDE) et un stock de 1,4 milliards d'euros. On compte 1.300 entreprises françaises, employant 135 mille personnes. A rappeler également que la visite d'Etat d'Emmanuel Macron s'est consolidée par la signature de nombre de conventions, dont certaines en appui aux réformes économiques. On cite l'avenant de protocole financier relatif à l'octroi d'une ligne de financement au profit des petites et moyennes entreprises (PME), un avenant à la convention relative à la conversion de dettes en projets de développement, une convention de financement pour le soutien du projet de la réforme de la gouvernance des établissements publics.