Les saisons passent et les échecs se multiplient. Nos clubs n'ont pas de vision claire et la politique de l'autruche leur coûte cher. L'histoire est un éternel recommencement. Depuis 2007, l'année où elle avait défié Al Ahly du Caire dans son antre pour remporter sa première Ligue des champions, l'Etoile Sportive du Sahel court, depuis, derrière une seconde consécration continentale. Tout comme l'Espérance Sportive de Tunis qui avait gagné le même titre en 2011 contre les Marocains du Widad de Casablanca avant le premier titre remporté dans son ancienne édition en 1994 face à Ezzamalek d'Egypte. Depuis, c'est la traversée du désert pour les clubs tunisiens dans les compétitions afircaines, notamment la Ligue des champions. Ne parlons pas du Club Africain qui avait pourtant montré la voie en gagnant la première coupe d'Afrique des clubs champions en 1992, ni du Club Sportif Sfaxien qui a remporté plusieurs fois la coupe de la confédération africaine mais pas la Ligue des champions. Absence de stabilité Il ne faudrait surtout pas aller chercher loin pour trouver les raisons de ces multiples échecs de nos clubs. La première raison et la plus importante sans doute est celle de la continuité du travail dans les clubs. Malheureusement, la stabilité fait défaut au niveau technique. On se souvient que l'Espérance qui était pourtant en tête du championnat avait limogé Ammar Souayah pour recruter Faouzi Benzarti dans la perspective de gagner la Ligue des champions. Le résultat, on le connaît. L'Espérance a été éliminée par Al Ahly à Tunis avant que les Cairotes n'explosent face au second représentant tunisien, l'Etoile du Sahel en l'occurrence. Du coup, nous avons l'impression que nos équipes ont attrapé le syndrome d'Al Ahly. Nos clubs ne savent pas se préparer à la Ligue des champions. Ils recrutent à tout bout de champ et dégraissent leur effectif quand ils échouent. Autant dire qu'il n'y a pas de ligne de conduite ou de politique claire pour aller droit au but. Voyez ce qui vient de se passer dans les rangs de l'Espérance et de l'Etoile. Après leur échec respectif, les responsables des deux clubs ont décidé de dégraisser leur effectif. L'Espérance a laissé partir Ben Youssef et Ferjani Sassi. Pourtant, en débarquant de Metz, les deux joueurs avaient été recrutés par le club de Bab Souika dans le but que l'Espérance gagne la Ligue des champions. Ce fut un échec sur toute la ligne. Le premier à payer la note fut Faouzi Benzarti et son remplaçant Mondher Kebaïer n'a pas fait long feu. Aujourd'hui, on a rappelé Khaled Ben Yahia à la rescousse. Il va débuter sur baptême du feu en Ligue des champions. Mais en réalité, on ne sait pas si le nouvel entraîneur espérantiste aura à sa disposition l'effectif nécessaire pour réaliser l'objectif majeur du club qui est la Ligue des champions. Le même raisonnement s'applique à l'Etoile du Sahel. Quelques piliers de l'équipe ont plié bagage, à l'instar de Belbouli, Ben Amor et Nagguez avant que le coach Hubert Velud ne soit remplacé par Ali Boumnijel, lui-même relevé par l'Algérien Kheireddine Madhoui. Comment voulez-vous dans ces conditions que nos clubs aillent loin dans la première compétition continentale? C'est le même cas pour le Club Sportif Sfaxien et le Club Africain qui ont également changé de staff technique. L'absence de continuité et de vision dans le recrutement dans les postes ciblés font que nos clubs ratent leur aventure africaine. Ils ne font que du surplace. Cette politique n'est pas payante et ils en paient chaque saison le prix fort. Ils ne peuvent réussir dans ces conditions. Tout le système est donc à revoir.