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La crise couve au bassin minier
Entre revendications imprévues et immobilisme gouvernemental
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 03 - 2018

Le printemps sera-t-il chaud ? Quelques signes portent à le croire. Cela fait plus d'un mois que la production de phosphate est au point mort. Les pourparlers avec les protestataires à l'origine de cet arrêt fâcheux butent. Le gouvernement renvoie la balle aux protagonistes sur place au risque de s'abîmer dans un immobilisme mal à propos. Même l'intercession de la centrale syndicale, l'Ugtt, semble elle aussi piétiner. Après s'être longuement entretenu avec les protestataires, M. Bouali Mbarki, SG adjoint de l'Ugtt, a jeté l'éponge jeudi dernier.
Entre-temps, l'atmosphère surchauffe progressivement à Gafsa, dans les principales villes du bassin minier. Et surtout, intra-muros, les dissensions sont légion. Le groupe chimique à Gabès en est réduit lui aussi à subir. Les exportations tarissent, à défaut de production. Certains préconisent qu'on importe du phosphate pour être à même de livrer les dérivés du phosphate aux agriculteurs. Au bout de cent trente ans de production ininterrompue de phosphate, on en serait réduit à en importer, alors que nos gisements végètent au point mort, de la manière la plus paradoxale et draconienne qui soit. Au risque aussi de perdre irrémédiablement nos marchés traditionnels. Alors que nous sommes supposés en prospecter d'autres.
Dans le bassin minier, les intérêts des uns et des autres s'entrechoquent. Ceux qui travaillent voient d'un mauvais œil ceux qui bloquent la production à défaut de travail. Lesquels leur réservent la réponse du berger à la bergère. Des gens d'autres régions limitrophes broient du noir contre tous. Les villes, les tribus, les clans s'abîment dans une guerre de tous contre tous. Chacun réclame son «dû», au détriment des autres. Le corporatisme étroit rejoint les isolationnismes et l'esprit de clocher. Certains esprits retors escomptent faire capoter tout le processus de levée des boucliers et la mobilisation via l'implosion interne des protestataires. Ce faisant, ils extrapolent, se positionnent en creux et investissent dans l'aléatoire.
Et puis il y a les risques de propagation des protestations, qui risquent d'essaimer à Tozeur, Kébili et Tataouine. Des signes avant-coureurs percent déjà. Les promesses à l'emporte-pièce formulées lors des pourparlers aiguisent les appétits. M. Bouali Mbarki avait suggéré la création de sept mille postes d'emploi avant d'annoncer l'échec des négociations avec les protestataires.
Choix cornélien
Pour maints observateurs, l'annonce a quelque chose de fantasmagorique. Déjà que la compagnie des phosphates, qui ne comptait que dix mille employés en 2010, en compte près de trente mille aujourd'hui ! Et le secteur des phosphates a déjà enregistré un milliard de Dinars de pertes rien qu'en 2017, année de reprise de la production pourtant. M. Bouali Mbarki l'a réitéré ces deux derniers jours : «Il y a une crise de confiance dans les institutions de l'Etat auprès des jeunes protestataires, surtout dans le bassin minier». Et d'enchaîner : «Il n'y aura guère d'issue tant que la production de phosphate n'aura pas repris».
Du coup, c'est le choix cornélien de la poule et de l'œuf. Les protestataires immobilisent tout tant qu'il n'y a pas d'embauche selon leurs propres critères, en dépit des résultats des concours et des possibilités financières de la compagnie des phosphates, croulant déjà sous les déficits superposés, accumulés, à spectre large. Les hauts responsables, dirigeants syndicalistes en prime, affirment mordicus que rien n'est envisageable tant que la production ne reprendra pas. Les rivalités, préventions et susceptibilités s'immiscent dans les interstices. Ça part dans tous les sens, avec, en toile de fond, une éventuelle contagion qui risque d'embraser toute la région.
L'entrevue accordée avant-hier par le président de la République, M. Béji Caïd Essebsi, au chef du gouvernement, M. Youssef Chahed, autorise un certain optimisme raisonné quant à la résolution du conflit autour des phosphates. Mais le plus tôt sera le mieux. Autrement, le temps risque d'aggraver la donne déjà envenimée. Certes, il faut savoir par moments donner du temps au temps. Mais à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles et délais appropriés. Autrement, la mécanique du pourrissement reprendra du poil de la bête.


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