Par Kamel GHATTAS Tous ceux qui passent du côté du Stade olympique d'El Menzah remarquent la propreté des lieux, la taille impeccable des arbres et des talus, les enduits en excellent état des différentes unités qui composent cette Cité nationale sportive que la Tunisie a fait construire pour abriter les Jeux méditerranéens de 1967. Mais ce n'est qu'une apparence, car si la piscine et le Palais des sports continuent à jouer leur rôle, au service de toute la jeunesse des environs et à abriter des compétitions nationales et internationales, le stade avec sa piste olympique n'est presque plus sollicité. Une partie des gradins menace effondrement. Il faut réparer pour que la capitale puisse retrouver l'usage de cette magnifique installation qui manque terriblement. D'après les premières informations, une intervention (dont l'estimation a été effectuée), qui viserait la reprise de cette partie des gradins, serait en mesure de sauver ce patrimoine qui pourra dès lors reprendre son activité et revenir à ses utilisateurs, tout en offrant plus de choix et de moyens d'action au football qui se trouve obligé de s'en remettre au seul stade de Radès. De toutes les façons, nous savons qu'une infrastructure sportive doit fonctionner de manière régulière et s'astreindre à une maintenance ponctuelle, suivie et périodique, pour lui éviter bien des problèmes techniques. C'est dire qu'indépendamment des gradins, les gérants des lieux sont obligés de faire tourner régulièrement, même à vide, le tableau lumineux, les systèmes de chauffage et de climatisation, le poste électrogène et bien d'autres unités pour leur éviter ...une mort lente. Cela fait des années que ce problème perdure et il est curieux qu'on n'ait pas pris la décision d'agir. A quoi est due cette nonchalance qui touche d'ailleurs une bonne partie des installations sportives du pays et qui de jour en jour se détériorent, au point de devenir de véritables dangers. Tout un capital qui s'effrite et pour lequel on dépensera beaucoup plus le jour où on décidera de le remettre en état. Il est inutile de claironner lorsqu'on inaugure une nouvelle installation sportive, alors que l'on n'accorde plus aucune attention à celles qui sont en train de dépérir. Ce que le sport gagne d'un côté, il le perd de l'autre. L'élection des nouvelles autorités municipales sera peut-être un moyen et une occasion de mettre résolument sur la table cette question d'entretien ou de remise à niveau, à l'effet d'améliorer les services que rendent ces installations en dépit de leur piteux état. Pour revenir au Stade d'El Menzah, on devrait trouver une formule pour réunir l'enveloppe nécessaire à sa remise en état. Un effort, consenti par le ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire (qui a été le maître d'œuvre de cette Cité), par son homologue de la Jeunesse et des Sports et par la municipalité de Tunis, pourrait déboucher sur une solution. A moins que chacun ne souhaite s'abriter derrière sa petite coquille.