Pour la seconde fois en un mois, la Fédération générale de l'enseignement secondaire au sein de l'Ugtt a décrété, pour hier 28 mars, une grève générale dans les établissements, colorée par des rassemblements de contestation devant les commissariats régionaux à l'éducation. Après l'escamotage des notes, les enseignants ont choisi cette escalade pour signifier qu'ils ne reculeraient pas avant la satisfaction de leurs revendications. Bras de fer Le bras de fer entre les enseignants et leur tutelle est entré dans une phase dure depuis que l'escamotage des notes a été décidé par l'Instance administrative sectorielle qui revendique un accord signé en bonne et due forme avec le ministère avant de les restituer. Seulement, Hatem Ben Salem, ministre de l'Education, a affirmé mardi son refus de négocier avec la fédération avant qu'elle n'annule sa décision d'escamotage et ne fasse cesser la pression et les menaces des enseignants. En réaction, la fédération a refusé tout net la condition d'annuler la décision d'escamotage jusqu'au moment d'entrer dans les négociations avec le ministère duquel elle affirme attendre des suggestions sérieuses à propos des revendications du secteur. Elle a également regretté de n'avoir reçu aucune suggestion et de n'avoir été invitée à aucune réunion. Changeant son fusil d'épaule, Hatem Ben Salem s'est réuni avec le secrétaire général de l'Ugtt et les deux ministres des Finances et des Affaires sociales. Une réunion à l'initiative de Youssef Chahed, chef du gouvernement, qui caresse l'espoir de parvenir à un consensus qui préserverait à la fois les intérêts et la dignité de l'Etat et les droits des enseignants. Taboubi, espoir des parents Parmi ce quatuor, il semblerait que c'est Noureddine Taboubi, SG de l'Ugtt, qui aurait les meilleures chances de changer le cours des choses. Il serait ainsi en train d'intervenir dans les coulisses pour rapprocher les positions des uns et des autres et parvenir à une sortie de crise honorable pour tous. Taboubi «éclipserait» ainsi le trop controversé Lassaâd Yakoubi, SG de la fédération, pour ouvrir la voie vers ce qu'il a lui-même appelé une imminente sortie de crise qui apportera de l'espoir aux familles tunisiennes de plus en plus inquiètes pour leurs enfants. Car c'est en même temps, hier, que les parents d'élèves se sont rassemblés devant le siège de l'Ugtt à la place Mohamed-Ali, pour manifester contre l'implication des élèves dans un face-à-face enseignants/tutelle où ils n'ont rien à faire et contre la prise en otage de leurs enfants à plusieurs reprises dans ce clash, au grand mépris de leurs droits à leurs notes d'examen, craignant que la situation ne finisse par dégénérer en une année blanche. Telle était la situation, hier, alors que les regards se tournent vers Noureddine Taboubi qui essaierait de trouver un juste milieu à offrir à l'Instance administrative sectorielle, seule compétente pour trancher. Un juste milieu qui serait caractérisé par trois points majeurs, à savoir la classification de l'enseignement parmi les métiers pénibles, la retraite des enseignants à 58 ans et l'octroi d'une prime de pénibilité de 200 dinars.