A cause de la hausse du prix des carburants, les professionnels du secteur exigent une révision des tarifs du transport par taxi. Un sit-in impressionnant des taxistes a été observé mardi dernier devant le ministère du Transport. Hier, en stationnant sur les trottoirs, les taxis individuels ont également perturbé le trafic routier au niveau de Bab Alioua. Le signe d'un secteur qui bat de l'aile plus que jamais à cause des hésitations de nombreuses parties prenantes. De menace en menace, les différents syndicats de taxis surveillent comme du pain au four les réactions du gouvernement pour la ratification finale des accords de septembre 2017. Le ministère du Commerce ne s'est pas joint à la signature de celle des transports, réfutant en bloc le dossier de majoration de la tarification et du coût d'embarquement du passager. Ce qui a suscité l'étonnement de M. Adel Arfa, vice-président de la Chambre syndicale des taxis de l'Utica. La coupe est pleine Ce dernier est revenu sur les récents développements du secteur en proie au doute et aux tiraillements. «Depuis 2013, la tarification n'a pas connu une quelconque majoration. Aujourd'hui, avec la hausse du prix des carburants et de l'essence à la pompe, on trouve cela inconcevable». Après de nombreux mois de négociations, le ministère de tutelle est pour l'heure défavorable à une telle mesure. «Cela ne nous arrange pas. Avec la flambée du prix des voitures, l'augmentation de 40% du prix des pièces de rechange, l'inflation galopante et la baisse du pouvoir d'achat, la coupe est pleine», confie un chauffeur de taxi. Un autre chauffeur de taxi qui conduit une voiture en piteux état n'a pas mâché ses mots. «Alors que le baril d'essence était à son plus bas niveau ces trois dernières années, le prix à la pompe n'a pas connu de baisse. Par contre, quand le prix des hydrocarbures a augmenté cela s'est systématiquement répercuté sur le prix à la pompe qui a enregistré une hausse ! C'est inadmissible». Ce dernier qui arrive difficilement à entrer dans ses frais n'a pas pu s'acheter un nouveau véhicule professionnel. Un autre taxiste raconte les dessous du malaise qui frappe la corporation des taxis en Tunisie. «Il faut qu'ils consentent à renouveler leurs bagnoles vétustes et polluantes pour l'environnement. Leur grief contre la visite technique qu'ils doivent passer deux fois par an contre une seule fois pour le particulier ne tient pas la route. C'est une revendication illogique tant l'état des véhicules est catastrophique pour certains et ne devraient pas être en circulation car ils représentent un danger pour les clients et les autres automobilistes!».