Dans ces moments particuliers s'ouvre, selon lui, une infinité d'émotions paisibles et sereines à ceux qui cultivent le don de laisser flotter leur pensée. Selma Feriani Gallery et Lalla Hadria Editions présentent, jusqu'au 12 mai 2018 au 32 bis, rue Ali Ben Gedhahem, Tunis, et à l'occasion de la publication du livre Barkhanes du photographe Jelel Gasteli une sélection de photographies extraites de l'ouvrage. Le lieu qui abrite l'exposition abritait, avant, le siège des établissements Philips à Tunis. Il s'agit d'un bâtiment des années cinquante dont la fonction récente fut celle d'un lieu éphémère et alternatif destiné à présenter quelques expositions d'art, de street-art et de photographie. L'exposition Barkhanes est le dernier événement avant sa rénovation destinée à mieux accueillir le public, nous apprend-on. Barkhanes, comme l'explique Jelel Gasteli, est une sorte de carnet de voyages et un recueil de photographies de l'extrême-sud et du désert tunisien, comme vu et vécu par lui, accompagné de son fils et d'un groupe d'amis qui cultivent un grand penchant pour le nomadisme. C'est aussi un livre d'art fait de narrations visuelles, de la poésie en images et des impressions sur grands moments! L'auteur dit avoir mis du temps avant de tomber sur le bon titre, celui qui était, à ses yeux, le plus évocateur : Barkhanes, qui signifie une formation géologique de dunes sculptées par le vent et qui ont une forme de croissant. L'exposition propose des tirages (de grand format) qui viennent donner un aperçu sur l'immense travail effectué par Gasteli au cours des dix dernières années et durant lesquelles l'auteur a parcouru ces territoires sahariens qu'il considère comme des lieux de liberté absolue et qu'il publie symboliquement l'année des vingt ans de son fils Nissim à qui ce livre est dédié. Gasteli, loin de faire dans la documentation, nous donne à voir, à sentir et à vivre une esthétique qui découle du récit du désert. Des moments offerts, des «révélations faites par ses dunes, des rendez-vous fixés avec ses étendues arides, ses oasis, ses noces de lumière, ses plis, courbes, sa flore si particulière, les traces d'une vie quotidienne... Dans ces moments particuliers s'ouvre, selon lui, une infinité d'émotions paisibles et sereines à ceux qui cultivent le don de laisser flotter leur pensée. L'on a droit à cette veine minimaliste que l'artiste cultive dans son œuvre, mais l'on découvre également d'autres prises plus figuratives qui viennent raconter le désert et offrir des paysages, des «situations» et autres décors qui font sa particularité.