«Washington demeure déterminé à consolider les capacités des forces armées tunisiennes», souligne Alan Patterson, sous-secrétaire adjoint américain à la Défense Le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, a déclaré hier que la Tunisie compte d'abord sur ses propres moyens et capacités pour faire face aux éventuels défis, ensuite sur le soutien des pays amis dont les Etats-Unis d'Amérique. Dans une allocution, à l'ouverture des travaux de la 32e commission militaire mixte tuniso-américaine à Tunis, il a ajouté que Washington demeurera un partenaire stratégique de la Tunisie et continuera, indubitablement, à soutenir l'expérience réussie de la Tunisie en matière de transition démocratique et de stabilité politique dans un contexte régional marqué par la persistance des conflits. Le sous-secrétaire adjoint américain à la Défense, chargé, des Affaires africaines, Alan Patterson, l'ambassadeur des USA à Tunis Daniel Rubinstein, et des responsables militaires des deux pays participent aux travaux qui s'étalent sur deux jours. Zbidi a insisté sur la volonté de la Tunisie de figurer en tête des priorités de l'administration américaine, dans le cadre d'une coopération approfondie et d'un soutien militaire notable dans le court, moyen et long terme. Le ministre de la Défense a souligné que les forces armées tunisiennes aspirent à un plus grand engagement de la partie américaine dans le domaine du transfert de technologie et de connaissances en rapport avec les activités liées à l'accès aux informations et leur traitement, le contrôle et l'exploration. Il a ensuite passé en revue les priorités de la coopération bilatérale adoptées dans le cadre d'un plan commun signé entre les deux pays. Il s'agit de l'amélioration des capacités en matière de lutte contre le terrorisme et la sécurisation des frontières terrestres, maritimes et de l'espace aérien en plus de l'organisation d'opérations mixtes entre les armées de l'air et de terre. De son côté, le sous-secrétaire adjoint américain à la Défense a affirmé que son pays «demeure toujours déterminé à consolider les capacités des forces armées tunisiennes pour leur permettre de mieux sécuriser les frontières, faire face aux défis existants et émergeants et combattre les organisations extrémistes violentes». Le responsable américain a ajouté que son pays estime qu'en affrontant ces défis, la Tunisie continuera à offrir un climat sain et stable favorisant une économie prospère et une démocratie consolidée. La commission militaire mixte constitue un aspect important de la coopération bilatérale, a-t-il soutenu, relevant que dans ses engagements régionaux, son pays accorde une attention particulière au développement, à la diplomatie et à la défense. Dans une déclaration aux médias, en marge des travaux, le ministre tunisien de la Défense a indiqué qu'un programme de coopération 2018 sera arrêté dans le cadre de cette nouvelle édition, prévoyant plus de 210 activités dans des domaines comme la lutte antiterroriste, la lutte contre le crime organisé, la protection des frontières... Il a assuré que l'échange d'informations entre les deux pays, instauré depuis deux ans, dans la perspective de la lutte contre le terrorisme, contribue au renforcement des capacités opérationnelles de l'institution militaire et que les équipements obtenus par des financements américains répondent aux besoins immédiats de l'Armée tunisienne. La précédente commission militaire mixte tuniso-américaine s'est tenue à Washington en mai 2017 et a été sanctionnée par la signature d'une déclaration finale. D'autre part, s'exprimant en marge de la 32e session de la commission militaire mixte tuniso-américaine, le ministre a souligné la promptitude de l'institution militaire pour faire face à toute menace». «L'armée est en état d'alerte permanent», a-t-il déclaré aux médias, faisant état de deux zones de tension, l'une sur les frontières tuniso-libyennes en raison de la situation sécuritaire dans ce pays et l'autre sur les frontières tuniso-algériennes, particulièrement sur les hauteurs ouest. Selon le ministre, la deuxième zone est dangereuse dans la mesure où elle abrite des groupes de terroristes armés. «Dans la lutte antiterroriste, le «risque zéro» n'existe pas, comme c'est le cas dans d'autres pays, a affirmé le ministre, ajoutant que des actes de terrorisme isolés sont toujours possibles, car ils ne dépendent pas du nombre de terroristes mais plutôt du genre de l'attaque. Selon Zbidi, la lutte antiterroriste est une guerre non traditionnelle. Elle commande, a-t-il dit, la mobilisation de moyens humains et matériels nécessaires, outre le développement des renseignements jugés nécessaires pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé. Zbidi a indiqué que la Tunisie s'emploie actuellement à développer la coopération avec plusieurs pays dans le domaine des renseignements, citant à titre d'exemple les Etats-Unis, premier partenaire de l'institution militaire tunisienne, a-t-il poursuivi. Dans le même sillage, le ministre a salué l'aide apportée par les Etats-Unis visant notamment le financement du système de surveillance électronique des frontières, outre la mise en place de 13 caméras-radars le long du littoral de la Tunisie.