Les 300 mille dinars qui ont été versés cette année au Festival du cinéma tunisien lui ont permis de rebondir sur la scène cinématographique nationale en instituant pour la première fois, en Tunisie, des oscars du film tunisien auxquels 167 mille dinars ont été réservés pour 17 récompenses. «L'actuelle édition du Festival du cinéma tunisien est la sixième, mais en réalité, il s'agit de la première édition expérimentale de cette manifestation. En cette heureuse occasion, nous annonçons l'augmentation de la subvention qui lui est allouée pour passer de 300 mille à 500 mille dinars pour qu'elle puisse s'épanouir et motiver davantage les cinéastes pour qu'ils donnent le meilleur de leur art». C'est ce qu'a déclaré M. Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles, à la clôture de cette première édition du Festival du cinéma tunisien qui a été diffusée en direct par la Télévision tunisienne. Le parcours de ce festival a été pour le moins difficile eu égard aux difficultés financières qui ont de tout temps entravé son évolution avec un budget qui ne dépassait pas les dix mille dinars. Les 300 mille dinars qui lui ont été versés cette année lui ont permis de rebondir sur la scène cinématographique nationale en instituant pour la première fois, en Tunisie, des oscars du film tunisien auxquels 167 mille dinars ont été réservés pour 17 récompenses. La soirée de clôture de cette sixième édition dans la vie du festival mais première dans sa nouvelle version a été superbement agrémentée par un programme musical assuré par l'Orchestre symphonique tunisien sous la houlette du maestro Hafedh Makni. Dans sa première partie musicale, l'OST a interprété des morceaux choisis de la Travita de Giuseppe Verdi avec de magnifiques tableaux de danse sur une trame d'opéra offrant à écouter de belles voix soprano et ténor qui ont enchanté le public composé de cinéphiles et de mélomanes, outre les invités de marque du festival. L'Orchestre symphonique tunisien a offert au public un programme en accord avec l'évènement avec des morceaux choisis de musiques de films célèbres, à l'instar du «Dictateur» de Charlie Chaplin, «Khélifa le teigneux» de Hamouda Ben Hlima, «Le message» de Mustapha Al Akkad, «Laurence d'Arabie» de David Lean, «Le destin» de Youssef Chahine, «Pirates des Caraïbes» de Joachim Ronning et Espen Sandberg. Abir Nasraoui a chanté à cette occasion a cappella «Ya Farakh Lahmam», tirée du patrimoine musical tunisien. Au cours de cette cérémonie de clôture, 17 prix ont été remis dans le cadre d'une compétition qui a enregistré la participation de 25 films longs métrages fiction et documentaire produits entre 2016 et 2017. A cet égard, Mokhtar Ladjimi, directeur du festival, a souligné que le prix du festival est «L'oiseau» de Hedi Selmi, doyen des sculpteurs tunisiens. Le choix porté sur cette œuvre produite en 1973 s'explique par sa valeur culturelle inestimable et par sa symbolique ; l'oiseau étant la métaphore de la liberté et renvoie à plusieurs films mythiques, dont «Le moineau» de Youssef Chahine et «Halfaouine, l'enfant des terrasses» de Farid Boughdir. Palmarès Prix du meilleur second rôle féminin : Anissa Daoud (La belle et la meute) Prix du meilleur second rôle masculin : Amine Hamzaoui (Vent du nord) de Walid Matar Prix du meilleur espoir féminin : Sondes Belhassen (Benzine, de Sarra Laâbidi) Prix de la meilleure actrice : Rim Ben Massaoud (Inhebbek Hédi, de Mohamed Ben Attia) Prix du meilleur acteur : Majd Mastoura (Inhebbek Hédi, de Mohamed Ben Attia) Prix du meilleur scénario : Hédi, de Mohamed Ben Attia Prix de la première œuvre : Benzine, de Sarra Laâbidi Prix de la meilleure musique de film : Tarak Louati (The last of us) Prix de la meilleure création sonore : Moncef Taleb (The last of us) et Moez Ben Cheikh (La belle et la meute) Prix de la meilleure image : Amine Messaadi (The last of us) Prix du meilleur décor : Malek Gnaoui (The last of us) et Whispering sands de Nacer Khemir Prix Ezzeddine Alaya pour le meilleur costume : Rahma Ben Thayer (The last of us) Prix du meilleur producteur : Habib Attia, Nadim Ben Cheikh Rouhou (La belle et la meute) Prix du meilleur film : Hédi de Mohamed Ben Attia Prix du meilleur réalisateur et vision cinématographique : Kaouther Ben Hneyia (La belle et la meute) Meilleur montage : Alaa Eddine Slim (The last of us) Prix du meilleur film documentaire: Zeineb n'aime pas la neige, de Kaouther Ben Hneyia