L'association Al Mass'art, qui œuvre pour une culture alternative et travaille avec les enfants des centres d'intégration sociale, a présenté lundi un condensé de ses productions : théâtre, cinéma, musique. Une association qui prépare bientôt son festival de quartier «Houmetna Fannena». Cinq théâtres de poche pour cinq centres d'intégration sociale, tel est le principe de ce projet lancé par l'association Al Mass'art avec le soutien du ministère des Affaires sociales. Un projet qui a ciblé l'intégration des catégories marginalisées à travers les arts. Pendant toute une après-midi au théâtre El Hamra, nous avons assisté à des mini-spectacles de théâtre, à des récitals de musique et à des films écrits et réalisés par ces enfants en difficultés sociales. Beaucoup de poésie dans ces premiers pas, beaucoup de spontanéité mais aussi de véritables talents qui gagneraient à être cultivés et suivis de près. Une vraie pépinière de talents. Et ces enfants baignaient dans le bonheur de se produire devant le public et de lui arracher des applaudissements. Comme si, après leurs familles qui les ont abandonnés ils venaient d'en retrouver d'autres... accueillantes. «C'est une expérience qui a aidé les enfants à avoir plus de confiance en leurs capacités», dit Salah Hammouda fondateur d'Al Mass'art. «Si, comme aujourd'hui, des enfants font un spectacle sous des applaudissements, c'est qu'il y a encore une lueur d'espoir. On ne prétend pas qu'on va créer des artistes. D'ailleurs plusieurs parmi eux qui ont dépassé les 18 ans ont appris d'autres métiers, mais cette expérience artistique reste toujours en eux et les aide à mieux communiquer. D'autres sont restés avec nous dans les ateliers Mass'art. Il y a des enfants qui ont repris leurs études après ces expériences artistiques. Ce sont des enfants qui ont appris à composer ensemble et à travailler en groupe... Il y a beaucoup de choses qui s'améliorent en chemin». Notons que les responsable d'Al Mass'art ont rencontré le ministre des Affaires sociales qui a été très coopératif et a encouragé cette manière d'aider les enfants de ces centres par le moyen de la culture. Il a également lancé l'idée de généraliser cette expérience sur toute la République. On croit savoir aussi que le ministre a promis de mettre à la disposition de ces enfants un bus qui leur facilitera les déplacements. Pour lors, l'espace Mass'art est en train de préparer l'événement qui prend des allures de festival «Houmetna Fannena» qui aura lieu du 2 au 10 juin. Une session composée de : la nuit du théâtre, la nuit du cinéma, la nuit du folklore, la nuit du reggae qui recevra une artiste africaine venue spécialement pour l'événement, la nuit des fans de cheikh Imam et la nuit du Malouf, entre autres. «On s'attend à ce que cette session soit une réussite comme les précédentes, ajoute Salah Hammouda. C'est un événement qui est en train de grandir en attirant le public des quartiers avoisinants. Les familles affluent spontanément pendant ces soirées et apportent leurs propres chaises. Pour notre part, on essaie d'évoluer en construisant une scène comme l'année dernière. La municipalité d'El Omrane a promis de nous soutenir cette année du côté de la gestion de la circulation des passants et des voitures, vu que notre festival se déroule dans la rue. Notre principe reste toujours la culture pour tous. On continue à rêver que Houmetma Fannena devienne un grand festival dans un quartier». A notre sens, ce travail fourni par l'espace Al Mass'art mérite plus de soutien et de subventions et pourquoi pas le transformer en festival original puisqu'il se passe dans un quartier populaire. Car à tout prendre, tout comme les quartiers de Carthage et Hammamet, les quartiers populaires ont aussi le droit à leurs festivals qui sont pleins de convivialité en plus. Même si la direction des festivals et celle du théâtre répondent de manière rapide, un effort de la part de la direction de la musique serait le bienvenu pour avoir des réponses rapides pour que cet espace puisse confirmer ses dates avec les artistes.