L'éditeur Mohamed Salah Bettaïeb et sa coéquipière et épouse Vivianne Bettaieb ont élu domicile depuis quelques mois dans le «Dar Chadliya», une demeure ancienne nichée dans la rue Saida Ajoula, dans la médina de Tunis. Une maison étonnante par la diversité de ses volumes, terrasses, maksoura, chambres avec kbou, patios ouverts et couverts. C'est dans cette demeure, qui a servi dans une autre vie comme petit hôtel de charme, que se déroule dans le cadre de la parution du dernier ouvrage d'Alif, une exposition sur la République, réalisée par l'éditeur en collaboration avec Kamel Jendoubi. Les panneaux, qui s'étalent sur tous les étages de «Dar Chadliya», permettent à la fois de découvrir la demeure ainsi que les différents chapitres de «Que vive la République ! Tunisie : 1957-2017». On y voit défiler les premières armoiries beylicales puis celles de la République, les années Bourguiba, le panache d'un leader charismatique en ces années 50 et 60, l'apport de la gouvernance autoritaire de Bourguiba, code du statut personnel, éducation, santé, culture, les photos ressuscitant les périodes sombres d'une dictature, qui a pris fin en 2011, les images mémorables de la Révolution, celles de La Kasbah 1 et 2, les clichés des première élections libres d'octobre 2011...Les images se suivent contre l'oubli... Parmi les pépites de l'exposition, ces documents tirés des archives nationales où on voit le brouillon de la Constitution de 1959 corrigé par le fameux stylo vert du zaim. «Le système ? C'est quoi le système ? C'est moi le système», disait Bourguiba sur le ton de la boutade. Dans l'ouvrage «Que vive la République !», Hichem Abdessamad explique : «L'exercice bourguibien du commandement est une captation de tous les pouvoirs institués, voire de tous les contre-pouvoirs prévus théoriquement par la loi».