Un projet pilote pour l'utilisation des drones dans le secteur agricole a été lancé, hier, suite à la signature d'un mémorandum d'entente entre le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, la ville sud-coréenne Busan et la Banque africaine de développement (BAD) Un projet pilote pour l'utilisation des drones dans le secteur agricole a été lancé, hier, suite à la signature d'un mémorandum d'entente entre le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, la ville sud-coréenne Busan et la Banque africaine de développement (BAD) L'utilisation des drones hors du domaine militaire a toujours fait l'objet de réticences en Tunisie, vu sa dimension sécuritaire dans un contexte assez critique où la lutte contre le terrorisme revêt une priorité absolue. Mais voilà que cette technologie est enfin tolérée dans le secteur agricole. Le projet pilote annoncé hier conjointement par le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale et le ministère de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques vise à améliorer la gestion des projets de développement dans le secteur. Une bonne nouvelle quand on sait l'impact que peut avoir ce projet sur le rendement du secteur et sa productivité. Selon Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, le projet revêt une importance singulière pour la Tunisie, étant donné les besoins réels ressentis dans le domaine. "La Corée bénéficie d'avantages importants. Elle est au cœur de la 4e révolution industrielle. La Tunisie se positionne également bien en tant que hub régional, au niveau africain, arabe et méditerranéen", estime-t-il. Formation de 350 jeunes Selon Samir Taïeb, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques, ce projet constitue une première en Tunisie et sera lancé dans une première étape à Sidi Bouzid. Il a affirmé que ceci marque l'importance du secteur agricole et lui donne la place qu'il mérite. "Le projet sera testé dans d'autres régions. Il sera procédé à la formation de 32 jeunes, en premier lieu, pour atteindre 350 jeunes dans différents secteurs d'activités. D'ailleurs, on prévoit que le centre de formation sera opérationnel en mai de l'année prochaine", a-t-il précisé. Il est à noter que le projet est financé par le fonds coréen KOAFEC, administré par la BAD. Il comprend trois composantes, à savoir la fourniture d'équipements (drones et systèmes informatiques associés), les services (développement et déploiement de la solution) et la formation et transfert des technologies (pilotage et maintenance des drones, collecte et analyse des données). On indique également que l'utilisation des drones permettra d'améliorer le rendement du secteur agricole à travers plusieurs champs d'intervention pour la collecte des données, à savoir le pilotage et le suivi des périmètres irrigués, le développement agricole et rural intégré, la gestion rationnelle des ressources en eau et le suivi des nappes phréatiques. Il s'agit aussi de la gestion des resources naturelles, du suivi des effets des changements climatiques et de la dégradation des terres, ainsi que le suivi de la biodiversité, du taux de remplissage, de l'envasement des barrages, ainsi que de la production agricole. Intérêt coréen On précise que la mise en œuvre du projet sera accordée à l'agence gouvernementale coréenne, Busan Techno Park, basée dans la ville de Busan. Laâdhari indique qu'une plateforme électronique sera conçue au profit du gouvernement tunisien pour l'utilisation des drones par cette agence, avec une offre de support et maintenance pour une durée de trois années. Selon Nkhili, coordinateur IT en chef du projet à la BAD, il sera décliné dans d'autres régions comme Béja, Bizerte, Sousse, Tataouine d'ici 2020, ainsi que dans d'autres régions d'ici 2021. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture a précisé qu'il s'agit d'un projet du gouvernement tunisien et que sa déclinaison sera effectuée dans la même orientation : celle de l'amélioration de la gestion des projets de développement dans les différents départements ministériels concernés. Du côté coréen, le projet représente une opportunité pour avoir une présence en Afrique. "Nous sommes prêts à exploiter l'Afrique ensemble. Nous sommes heureux de cette coopération tripartite avec la Tunisie et la BAD et nous considérons l'Afrique et le monde arabe comme des priorités de notre diplomatie économique", a lancé Cho Koo Rae, ambassadeur de la République de Corée en Tunisie.