• La qualité, la diversification du produit et l'innovation pour faire sortir l'offre de son caractère classique • S'orienter désormais vers la promotion régionale M. Foued Lakhoua, président de la Chambre tuniso-française du commerce et de l'industrie (Ctfci), a déclaré que les marchés stratégiques de la destination Tunisie sont en baisse tout autant que les recettes touristiques. M. Lakhoua, qui intervenait, hier, à un débat sur la stratégie du secteur du tourisme à l'horizon 2016 organisé par la Ctfci en présence de M. Slim Tlatli, ministre du Tourisme, a ajouté qu'il est «fort probable que la destination Tunisie ait du mal à achever l'année 2010 sous les meilleures auspices», imputant la baisse des chiffres d'entrées de recettes et le recul des marchés stratégiques de la destination Tunisie non seulement à la crise mondiale mais aussi à une inadéquation de l'offre, jugée fort balnéaire et de standing moyen. Le débat a permis d'évoquer des questions touchant à la qualité des services, la diversification du produit touristique tunisien, la saisonnalité de l'offre, la formation, la non-visibilité de la destination Tunisie sur Internet, voire l'absence de véritables sites promoteurs du pays, le tourisme écologique, resté à ce jour un créneau sous-développé, et la restructuration financière du secteur. Les intervenants ont fait également état de l'inefficacité de certains plans d'amélioration de la qualité des services, de promotion de la destination Tunisie et de développement de certaines filières, qui demeurent, à leur avis, des sous-produits du balnéaire. M. Slim Tlatli a annoncé, lors de ce débat, la création, très prochainement, d'une confédération du tourisme qui comportera tous les métiers du tourisme. Le ministre a présenté les cinq grands axes de la stratégie tourisme 2016 : la diversification et l'innovation de l'offre, la promotion et le marketing, la réorganisation du dispositif institutionnel, la restructuration financière du secteur et la création d'un tourisme-web compatible (création de sites web promoteurs, mise en place de l'e-gouvernance, la formation e-tourisme et promotion de la destination Tunisie sur Internet). Le ministre est revenu sur les mutations que connaît la scène touristique internationale (changement du comportement des consommateurs et des modes d'hébergement, révolution technologique, circuits de distribution non classiques, concurrence agressive et novatrice),précisant que l'étude élaborée sur la stratégie du tourisme à l'horizon 2016 est un «diagnostic profond» de toutes ces mutations et des orientations stratégiques du secteur pour les cinq prochaines années. Le ministre a plaidé pour une revue totale de la politique économique du secteur et pour la reconstruction de l'image du tourisme tunisien, notamment sur Internet. «Il faut s'orienter désormais vers la promotion régionale, mieux comprendre les marchés et développer par ailleurs un produit adapté à chaque marché», a-t-il dit. La qualité, la diversification du produit et l'innovation sont les mots clés pour améliorer l'offre touristique tunisienne et la faire sortir de son caractère classique, estime le ministre, relevant qu'une stratégie de promotion et de marketing agressive sur Internet est désormais indispensable pour garantir une meilleure visibilité de la destination Tunisie sur le plan régional et international. Le secteur du tourisme contribue à hauteur de 5,5% du PIB, assure 13,3% des exportations globales, emploie directement et indirectement 400.000 personnes et occupe le deuxième rang après le textile au niveau des recettes en devises.
