Voilà trois ans que la sécheresse frappe la Tunisie au point que les barrages ne sont plus qu'au tiers de leur capacité de stockage. Les 3, 4, 5 et 6 août, les pluies qui se sont abattues en grandes quantités sur le Sahel, Jendouba, le Cap Bon et le Grand Tunis présagent une bonne année Les pluies torrentielles qui se sont abattues les 3, 4 et 5 août sur plusieurs régions du pays et qui continuaient à tomber, hier, lundi 6 août, au moment où le présent article était rédigé, notamment sur le Cap Bon, sont-elles annonciatrices d'une bonne année qui mettrait un terme à trois années de sécheresse dont a souffert le pays au point que l'on est arrivé à accuser un stock hydrique de 23% dans l'un des barrages les plus importants du pays, celui de Sidi Salem? La question s'impose d'autant plus que les quantités enregistrées dans la région de Tunis (47 mm à La Manouba, 44 mm à l'Ariana et 42 à Tunis), du Sahel (96 mm à Hergla et 83 mm à Souassi) et à Jendouba (85 mm à Testour et 55 mm à Teboursouk) ont permis de collecter 11,9 millions de m3 d'eau stockés à raison de 41 millions de m3 au barrage Mallègue, de 3,9 millions de m3 au barrage Sidi Salem, de 1,2 million de m3 à Sidi Saâd et enfin 0,9 million de m3 à Nebhana. Du côté du ministère de l'Agriculture, plus précisément le secrétariat d'Etat aux Ressources hydrauliques, on confie à La Presse que tous les bassins d'irrigation ont été remplis et qu'une partie des eaux a été transférée vers le canal Medjerda Cap Bon pour être utilisée comme eau potable. Une pluie qui intervient au bon moment Peut-on affirmer que la saison est sauvée et que les averses qui se poursuivaient encore, hier, lundi 6 août, sont de nature à compenser le déficit dont souffrent nos barrages depuis 3 ans ? «Aujourd'hui, la situation se présente comme suit : le stock des eaux dans nos barrages est de 848 millions de m3, ce qui représente le tiers de leur capacité de stockage. On ne peut pas affirmer que la saison est sauvée mais il est clair que ces pluies qui interviennent après trois ans de sécheresse inaugurent peut-être une année unique. Généralement, ces pluies sont attendues le 1er septembre de chaque année», fait remarquer Abdallah Rabhi, secrétaire d'Etat au ministère de l'Agriculture chargé des Ressources hydrauliques. Il ajoute : «On s'attend à dépasser les 20 millions de m3 sur le bassin versant de Nebhana. Ces eaux contribueront à la recharge des nappes qui souffrent d'un rabattement continu à cause de trois ans de sécheresse. A Béni Khalled, à titre d'exemple, les 63 mm enregistrés en moins d'une heure sauveront les agrumes du Cap Bon. En outre, le stock des eaux collectées permettra un bon démarrage des travaux des grandes cultures».