Conférant à cette manifestation une dimension multiculturelle, la traditionnelle procession de la Madone a eu lieu la veille de la fête, à l'église Saint-Augustin et Saint-Fidèle de la Goulette. Dans la liesse totale Avec un programme bien varié, comprenant le défilé de majorettes, des concerts à ciel ouvert donnés par de jeunes troupes musicales, La Goulette a dansé, chanté et veillé jusqu'à l'aube durant deux jours de suite .Les familles tunisiennes ainsi que les touristes qui sont venus en très grand nombre ont profité de cette fête pour goûter au traditionnel plat à base de poisson pour la modique somme de 10 dinars dans les restaurants de la célèbre avenue Roosevelt .Le coup d'envoi a été donné par le ministre des Affaires culturelles en présence du gouverneur de la ville de Tunis et de Moncef Chaouch, président l'Association de la fête du poisson, ainsi que le maire et les responsables municipaux de cette ville. Inauguration d'un nouveau café culturel En guise d'hommage posthume à notre confrère et auteur dramaturge Ahmed Ameur, un nouveau café culturel au fort d'El Karaka portant son nom a été inauguré à cette occasion par le gouverneur de Tunis, Chedly Bouallegue. Pour rappel, le journaliste Ahmed Ameur s'est éteint en avril 2016 et fut le directeur du festival de La Goulette pendant plusieurs années. Le fort d'El Karaka n'a peut-être jamais connu tant d'animation que durant ces deux jours de fête. En effet, il s'est mué à cette occasion en un espace d'exposition et de vente de tableaux de peinture en rapport avec le thème de la fête du poisson et le spectacle de Hadhret R'jel Tounes, organisé dans ce même espace, a drainé un nombre record de familles tunisiennes. Sur le plan organisationnel, rien n'a été laissé au hasard, responsables sécuritaires et municipaux et notamment le président de l'association de la fête du poisson Moncef Chaouch n'ont pas démérité, mais il fallait tout juste penser à concrétiser le slogan de la fête. La cohabitation et la tolérance vont de pair dans cette ville ancrée dans la tradition du vivre-ensemble et il fallait impliquer nos amis les juifs et chrétiens dans cette fête comme l'a signalé d'ailleurs dans son témoigne à notre journal René Trabelsi, membre de la commission d'organisation du pèlerinage de La Ghriba. Il fallait penser à l'organisation d'un concert en hommage à Raoul Journou et H'biba Msika, ces deux chanteurs tunisiens de confession juive qui ont marqué dans le passé la chanson tunisienne, a-t-il confié. Ayant fait ses preuves à l'échelle locale, il est grand temps que ce festival s'internationalise et voie plus grand. Rien que le nom de La Goulette fait vibrer des milliers de juifs et chrétiens tunisiens qui sont partis vivre ailleurs. «La Goulette, c'est le plus beau coin de la planète, la Goulette c'est bien connu» chantait Henri Tibi, qui est né en 1930 à Tunis, dans une famille juive tunisienne et décédé en France en 2013. Un petit hommage à titre posthume en l'honneur de ce chanteur compositeur (et tant d'autres) lors de la prochaine édition ne fera que du bien.