La lucidité devant les buts et la concrétisation ont été les tares des deux teams Club Sportif d'Hammam-Lif-Club Africain a été un petit match de début de saison qui n'a retenu l'attention que lors des quinze dernières minutes où la victoire pouvait basculer dans un camp comme dans l'autre. Il y a eu des occasions de but de part et d'autre, mais la concentration a fait défaut aussi bien chez les banlieusards que chez les Clubistes. En football, dominer n'est pas gagner. Le Club Africain a, certes, eu la monopolisation de la balle durant tout le match, mais les banlieusards étaient redoutables sur les contres et pouvaient donner une autre tournure au match. L'empreinte de Gérard Buscher était visible. Le coach qui connaît le football tunisien sur le bout des doigts a mieux préparé son équipe à ce match que son compère clubiste José Riga, fraîchement débarqué dans notre pays. Ce fut un avantage pour l'entraîneur du CSHL dont l'équipe était à deux doigts de piéger le Club Africain. D'ailleurs, le scénario inverse aurait pu également se produire si Chammakhi avait été plus lucide face au but en seconde mi-temps. Les Clubistes ont joué avec le feu Dès le coup d'envoi, quelque chose ne fonctionnait pas dans le dispositif clubiste. José Riga a aligné trois pivots, en l'occurrence Ben Yahia, Khalil et le Camerounais Mouchili. Du coup, il y avait une confusion dans les rôles, surtout entre Ben Yahia et Khalil (voilà un joueur qui ne progresse pas). Et puis, nous n'avons pas compris le rôle exact de Zakaria Laâbidi. Est-il un joueur de couloir ou un demi offensif ? Cela n'a donc fait qu'influer sur le rendement de l'équipe. L'absence d'un leader à l'entrejeu, capable d'adresser la dernière passe, s'est fait sentir dans les rangs clubistes. Le Ghanéen Sasraku a eu beau multiplier les appels de balle, en vain... Ce joueur n'a pas encore prouvé son savoir-faire, mais il semble avoir du talent. Reste aussi à savoir s'il est l'homme de la situation pour marquer des buts et donner ce plus que les Clubistes attendent. José Riga a de son côté joué avec le feu en dégarnissant sa ligne médiane pour ne laisser que le seul Khalil à la récupération. Le risque était énorme et le Club Sportif d'Hammam-Lif était proche d'ouvrir le score et avoir gain de cause. L'entraîneur clubiste en est à ses premiers pas en championnat et il a encore à apprendre sur les équipes adverses. Il a honnêtement reconnu en fin de match que son team a manqué de clairvoyance. Le Club Africain peut mieux faire, c'est certain. A condition que le coach redistribue les cartes et les rôles. Un CSHL appliqué Fidèle à ses principes, Gérard Buscher a aligné un onze équilibré et surtout appliqué défensivement. L'entraîneur des «Vert et Blanc» pensait d'abord ne pas perdre avant de penser à gagner. Son souci majeur était de prendre un point. Il a réussi à le faire, mais il aurait pu piéger le Club Africain si ses attaquants avaient fait preuve de plus de lucidité. Pour une équipe qui a regagné la Ligue 1 après une année de purgatoire et qui a vu partir quelques-uns de ses joueurs à l'intersaison, le rendement face au Club Africain a été honorable. Avec un peu plus de chance et d'audace aussi, le CSHL aurait réussi le hold-up parfait. Le coach banlieusard a senti le coup et les rentrées de Khaldoun Mansour puis de Oudaï Belhadj ont failli donner la victoire au CSHL. Finalement, Buscher ne s'est pas trompé dans ses comptes et ses choix étaient plus judicieux que ceux de José Riga.