De notre envoyé spécial Salem Trabelsi Du 20 au 28 septembre se tient, sur la mer Rouge, un nouveau festival qui œuvre à imposer son empreinte dans la région et dans le monde arabe. «Weldi» de Mohamed Ben Attia, «Le Cadeau» de Latifa Doghri et «Battickh cheick» de Kaouther ben Hania y sont en lice. La cité d'«El Gouna» élevée depuis seulement une vingtaine d'années sur les côtes de la mer Rouge, non loin de Sharm El Cheikh, a tout pour séduire les touristes les plus nantis de la terre qui peuvent venir y séjourner avec leur yacht. Pour la seconde année, El Gouna tient son festival de cinéma qui attire tous les regards du monde alors que les festivals de Dubaï et d'Abu Dhabi ont perdu leur éclat. En effet, ce festival en l'espace de deux sessions a tout fait et a mis les moyens humains, financiers et logistiques pour devenir une plateforme du cinéma arabe avec une sélection internationale des meilleurs films et d'avant-premières mondiales. Participent à ce festival et dans la compétition officielle trois films tunisiens : dans la section long métrage : «Weldi» de Mohamed Ben Attia, et dans la section court métrage «Le Cadeau» de Latifa Doghri et «Battick cheikh» se Kaouther Ben Hania. Depuis le 20 septembre, cette deuxième session a vu défiler des vedettes internationales, dont Cleve Owen et Sylvester Stallone attendu pour la clôture et Paul Haggis qui a donné une master class le 25 septembre entre autres. Après l'hommage rendu à Dorra Bouchoucha et Daoud Abdessaied, le festival consacrera toute une soirée spéciale aux musiques de film de Youssef Chahine. Parmi les longs métrages arabes les plus attendus et les plus suivis durant ce festival, on citera les deux films égyptiens «Youmeddine» et «Calibre de feu», et le film syrien «The day I lost my shadow». La réalisatrice et l'équipe de ce dernier film, n'ayant pas pu obtenir de visa, ont envoyé ce message qui a été lu avant la projection du film : «J'aurais aimé assister à la projection de la première arabe de mon film, écrit la réalisatrice Soudade Kaadan. Le grand voyage du film n'a pas pris fin avec la fin du film à ce qui me semble. La première question du film — comment le Syrien de tous les jours vit cette guerre ? — s'est transformée en : comment ce syrien de tous les jours peut visiter un pays arabe si l'équipe entière d'un film ne peut pas se déplacer?»… Côté cinéma étranger, «The man white surprised everyone» et «Ray and Liz» n'ont pas déçu le public. Pour lors, le festival continue à mettre les petits plats dans les grands avec une organisation et une logistique irréprochables, en attendant la soirée de clôture qui annoncera les vainqueurs. El Gouna Film Festival est-il en train de faire de la concurrence au festival du Caire ? Oui, selon certains professionnels présents sur place. El Gouna Film Festival a un budget sept fois plus élevé que celui du Caire, il projette le double des films et ses récompenses pour les films primés sont beaucoup plus élevées ainsi que ses droits de projection des films. Serait-ce aussi mathématique que cela ?