Les clubs, soutenus par la FTF, réclament le droit au concours public pour pouvoir "survivre", alors que la tutelle parle de retard dans les procédures. Comme la dernière saison, le bras de fer entre le ministère des Sports et les clubs (et derrière eux la FTF) ressurgit, au point de menacer d'arrêter la compétition. Deux semaines ou presque après, la compétition ne s'est pas arrêtée, et les deux parties n'ont pas arrêté de défendre leurs positions. Moins de tension certainement en ce moment, mais le blocage est encore là. Les clubs réclament encore et en urgence les subventions pour pouvoir tenir leurs engagements financiers, alors que le ministère des Sports s'attache aux «normes» administratives et impurte le retard enregistré à un autre retard, celui de la FTF qui n'aurait pas envoyé, à temps, la liste complète des clubs affiliés. Cette affaire où les clubs veulent quitter le système «Promosport» pour créer un autre jeu de paris sportifs. Crise de financement Ce sont les mêmes causes de la dernière saison qui ont fait émerger cette crise. Il s'agit bien sûr des difficultés financières, aiguës et durables, de la majorité des clubs de la L1. Un groupe de clubs du milieu et au bas du classement ont menacé de se retirer du championnat, après avoir, et selon eux, touché le fond. Ils ne sont plus capables de payer les salaires des joueurs et du staff technique, ainsi que les dettes cumulées. Ils sont en situation de cessation de paiement de fait, et attendent du ministère des Sports qu'il verse les subventions annuelles. Ce qu'ils reprochent au ministère des Sports? C'est d'abord le retard classique à verser des montants moyens selon eux, et qui ne peuvent pas résoudre le tracas financier actuel. Les clubs, et derrière eux la FTFootball, parlent aussi de la faiblesse des revenus émanant du Promosport, et vont plus loin en parlant d'un nouveau jeu de paris sportifs. Les montants perçus après la redistribution ne sont pas conformes aux attentes, même si la grille «Promosport» ne prévoit pas, pour le moment, des matches de championnat. Ce bras de fer cache un gouffre financier qui risque de fragiliser encore plus ces clubs qui n'ont plus de revenus de billetterie, de sponsoring ou de mécènes pour pouvoir payer des salaires élevés et supporter des frais de fonctionnement de plus en plus «ingérables». Où va l'argent ? La majorité des clubs tunisiens subit cette crise financière, y compris les clubs riches. Les revenus du championnat baissent pour diverses raisons (conjoncture économique défavorable), mais les charges, essentiellement les salaires et les montants des acquisitions de joueurs, ne baissent pas. Du côté du ministère des Sports, qui a la responsabilité d'encourager le sport et les sportifs, la position officielle se résume comme suit : La FTF n'a pas envoyé à temps la liste des clubs affiliés pour pouvoir leur verser, en respect aux procédures administratives publiques (c'est l'argent public qui doit être géré en fonction des règlements en vigueur). Ce n'était pas le cas, et c'est pourquoi les subventions n'ont pas été versées à temps. La question est beaucoup plus compliquée, à notre avis : c'est un football dit «professionnel» mais qui ne l'est pas en réalité. L'inflation des salaires, les contrats rédigés en faveur des joueurs et des entraîneurs, l'absence de contrôle et de bonne gouvernance de la gestion des fonds importants et l'irrationalité de maints présidents de clubs sont des maux à soigner. Cet argent donné aux clubs doit encourager les jeunes et la formation et non servir les joueurs et leurs agents !