«Une grève générale dans la fonction publique et dans le secteur public sera observée dans l'ensemble du pays le 17 janvier 2019», a annoncé, hier, Sami Tahri, secrétaire général adjoint et porte-parole de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt). Prononçant la déclaration de la commission administrative de l'Ugtt, tenue hier matin au siège de l'Ugtt, Tahri a souligné que la centrale syndicale dénonce le non-respect par le gouvernement de ses engagements concernant les augmentations salariales dans la fonction publique, ce qui porte atteinte au dialogue social et aux principes des conventions internationales. L'Ugtt dénonce, en outre, la soumission du gouvernement aux instructions des instances financières internationales et déplore la décision «anticonstitutionnelle» de suspendre les cours dans tous les établissements scolaires et universitaires le jour de la grève générale dans la fonction publique observée le 22 novembre dernier. Tahri a réaffirmé l'attachement des agents de la fonction publique à leur droit à des augmentations salariales et à la réforme du service public afin qu'il puisse jouer son rôle économique et social. Par ailleurs, l'Ugtt s'est dite étonnée du silence du gouvernement face à l'application de l'accord signé sur les augmentations salariales des agents de la Steg et la fin des négociations sur la révision du statut des établissements publics et la réforme des entreprises publiques. Le responsable syndical a ajouté que l'Ugtt dénonce la suspension des négociations dans plusieurs secteurs par les instances gouvernementales et appelle l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat à accélérer la signature des annexes relatives aux augmentations salariales dans le secteur privé afin qu'elles soient publiées au Jort. La centrale syndicale souligne, également, la nécessité de trouver des solutions urgentes à l'emploi précaire et à régulariser la situation des ouvriers de chantier, des enseignants suppléants et des cadres religieux dans les mosquées. Dans ce contexte, Tahri a souligné que l'Ugtt rejette le retour à la sous-traitance dans le secteur public et dans la fonction publique et dénonce la poursuite du même modèle de développement qui a prouvé son échec et a renforcé la crise sociale et économique dans le pays. A noter que le secrétaire général adjoint de l'Ugtt, Hefayedh Hefayedh, a déclaré aux médias avant le démarrage des travaux de la commission administrative qu'aucun entretien n'a eu lieu avec le gouvernement après la grève générale du 22 novembre à l'exception de la réunion de négociations tenue entre le gouvernement et la Fédération générale de l'enseignement secondaire et qui a abouti à un échec et au maintien du boycott des examens du premier trimestre par les enseignants.