L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a appelé, hier, à dévoiler toute la vérité sur l'assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached pour rendre justice à sa famille, à la centrale syndicale et à la Tunisie. Dans un communiqué publié à l'occasion de la commémoration du 66e anniversaire de l'assassinat de Hached, l'Ugtt a également appelé à poursuivre les ligues de protection de la révolution impliquées dans les événements du 4 décembre 2012 au cours desquels le siège de l'Ugtt a été attaqué. La centrale syndicale est revenue, par ailleurs, sur la crise socioéconomique que traverse le pays en raison de la hausse du chômage, de l'inflation et du coût de la vie ainsi que de l'effondrement du dinar, ce qui a entraîné, selon l'Ugtt, une détérioration du pouvoir d'achat de tous les Tunisiens et l'incapacité des classes défavorisées à acquérir les produits de première nécessité. Cette situation a été aggravée, selon la même source, par une autre crise d'ordre politique provoquée par la volonté de se positionner au centre de l'échiquier politique au lieu d'axer les efforts sur la recherche de mécanismes et de programmes de développement à même de créer la richesse et de la répartir de manière équitable. L'absence d'une telle initiative a poussé l'Ugtt à observer une grève générale dans la fonction publique le 22 novembre dernier et à décréter une autre grève pour le 17 janvier 2019. «L'Ugtt est déterminée à continuer de jouer pleinement son rôle avant-gardiste pour surmonter cette crise après l'échec des partis au pouvoir à trouver des solutions aux problèmes actuels qui sont le résultat d'orientations politiques peu judicieuses», souligne la même source. Marche syndicale D'autre part, une marche syndicale est partie, hier après-midi, de la place Mohamed Ali en direction du mausolée Farhat Hached à La Kasbah pour commémorer le 66e anniversaire de son assassinat, le 5 décembre 1952. Plusieurs personnalités nationales et syndicales ont participé à cette marche. Dans une déclaration à la TAP, le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail, Bouali M'barki, a indiqué que la participation de milliers de personnes chaque année à cette marche illustre la place symbolique de ce leader syndicaliste dans la mémoire collective. «Cette commémoration intervient toutefois à un moment où le pays connaît une crise socioéconomique aiguë accompagnée d'un manque de volonté de la part du gouvernement de trouver des solutions qui permettent de surmonter la conjoncture difficile que traverse le pays», a-t-il regretté. Sami Tahri, secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, a souligné, pour sa part, que l'Ugtt restera toujours le refuge des Tunisiens en temps de crise et entreprendra toutes les formes de protestation contre les politiques d'appauvrissement. Sur un autre volet, le secrétaire général adjoint de la fédération générale de l'enseignement secondaire, Morched Idriss, a fait savoir que seul le ministère de l'Education est responsable de l'aggravation de la crise qui secoue actuellement le secteur de l'éducation.