« On a choisi la Tunisie », c'est le message adressé hier par le chef du gouvernement et le président de l'Inlucc aux lobbies de la corruption Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a indiqué que deux décrets réglementaires relatifs à la loi n°10 de 2017 sur le signalement de la corruption et la protection des dénonciateurs seront bientôt promulgués Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a réitéré, lors de la clôture hier des travaux du 3e congrès national de lutte contre la corruption, la volonté du gouvernement à poursuivre les efforts dans le cadre de la coopération et de la participation au processus de la mise en œuvre de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Il a renouvelé, à cette occasion, sa ferme détermination de persévérer dans cette voie afin de consolider la confiance du citoyen en les institutions de l'Etat et le système politique et les politiciens. La lutte contre la corruption est une priorité nationale sur laquelle travaille le gouvernement et elle nécessite le renforcement du cadre juridique. Le gouvernement s'est d'ailleurs engagé, dans cette action, avec l'adoption de plusieurs textes de loi, s'est-il encore exprimé. Il a dans ce sens indiqué que deux décrets réglementaires relatifs à la loi n°10 de 2017 sur le signalement de la corruption et la protection des dénonciateurs seront bientôt promulgués. Le chef du gouvernement a, par ailleurs, souligné que les efforts déployés par l'Inlucc et ses partenaires nationaux et internationaux ont permis la conclusion de nombreux accords avec les ministères et les institutions publiques et les instances internationales. Il a parlé des succès significatifs enregistrés, citant l'expérience des «îlots d'intégrité» dans des secteurs prioritaires et a exprimé l'intention de poursuivre cette expérience en vue de sa généralisation. La lutte contre la corruption est l'une des conditions requises pour consacrer l'Etat de droit et renforcer le processus démocratique, a tenu à souligner le chef du gouvernement. Ajoutant que le peuple tunisien ambitionne aujourd'hui d'installer la bonne gouvernance et aspire à construire une société dépourvue de corruption et de népotisme. De son côté, le président de l'Inlucc, Chawki Tabib, a précisé que l'ancrage aux principes de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption se fait lentement mais sûrement en Tunisie, signalant que les différentes composantes de la société tunisienne sont de plus en plus conscientes des dangers de la corruption. Il s'est réjoui des progrès et des acquis, expliquant que le pays a marqué des avancées considérables dans la concrétisation des objectifs sur le double plan institutionnel et législatif. Toutefois, le bâtonnier a indiqué qu'on aurait pu mieux faire dans le cadre de cette lutte si les efforts étaient plus concentrés sur les mécanismes de la lutte, notamment sur le plan de la coordination avec toutes les autorités et les instances, l'accélération de la publication des décrets permettant l'application des lois et la réforme de l'administration. «On sait que les contraintes et les difficultés sont énormes sur la voie de la lutte et les puissants lobbies ont infiltré les structures de l'Etat depuis une dizaine d'années et tentent de banaliser la corruption, mais nous saurons contourner les défis qui entravent le processus de la lutte», martèle-t-il. Aujourd'hui, nous sommes plus forts et notre message aux puissants lobbies est qu'ils ne peuvent détruire Carthage qui a résisté aux assauts des Romains. Ceux qui veulent reprendre la fameuse phrase de Caton « delenda Carthago» (il faut détruire Carthage) doivent déchanter», a conclu le président de l'Inlucc. M. El Kebir Alaoui, reeprésentant du Programme des Nations unies pour le développement en Tunisie (Pnud), s'est réjoui des acquis en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption en Tunisie durant ces deux dernières années. Parmi ces acquis, il a cité la série de textes de loi adoptés et l'approche sectorielle qui a ciblé, d'une manière pragmatique, quelques secteurs pour dire que la corruption n'est pas une fatalité. En marge des travaux de ce congrès, plusieurs représentants des partis politiques, des parlementaires, des maires et des membres des Conseils municipaux se sont présentés au bureau mis en place par l'Inlucc pour déclarer leur patrimoine et leurs intérêts.