Dans un pays où le football est le sport le plus populaire, le tennis parvient à se faire une place. Les résultats de Ons Jabeur sont une bonne publicité. «Je pense que cela encourage les jeunes à travailler et à y croire», affirme-t-elle. La joueuse de tennis tunisienne Ons Jabeur (24 ans) a atteint la finale au tournoi de Moscou, samedi 20 octobre. Pointant au 62e rang mondial, elle affiche son ambition et se réjouit de la place qu'occupe désormais son sport en Tunisie. Elle aurait pu terminer sa saison par un deuxième titre en 2018, après celui obtenu sur le gazon de Manchester, le 17 juin dernier face à l'Espagnole Sara Sorribes Tormo (6-2, 6-1). Samedi 20 octobre, sur la surface en dur de Moscou, Ons Jabeur s'est inclinée face à la Russe Daria Kasatkina, 14e joueuse mondiale, après avoir largement remporté le premier set (6-2, 6-7, 4-6). Une défaite sur le fil, après un tournoi parfaitement maîtrisé contre des adversaires —la Russe Makarova, l'Américaine Stephens, l'Estonienne Kontaveit et la Lettone Sevastova— mieux classées qu'elle. «En finale, j'ai commencé à faire plus de fautes, explique la Tunisienne à son retour chez elle. C'était un peu normal, en raison de la fatigue. Kasatkina a commencé à mieux jouer au deuxième set, à mieux servir, à mettre la balle dans le terrain. C'était l'inverse pour moi. J'ai tout donné, mais c'est comme ça. (…) A Moscou, j'ai joué mon meilleur tennis. C'était sans doute la meilleure semaine de ma carrière». 23 victoires pour 19 défaites en 2018 Ons Jabeur, une fois la déception passée, pourra toujours se consoler en considérant le classement WTA. Elle y pointe à la 62e place. «C'est ma meilleure saison depuis que je suis professionnelle. Je suis vraiment très contente de ce classement, que j'attendais depuis des années», commente-t-elle. Après 20 tournois disputés en 2018, la Tunisienne présente un solde positif (vingt-trois victoires, dix-neuf défaites). En plus de son titre à Manchester et de sa finale à Moscou, elle a atteint les demi-finales à Cagnes-sur-Mer, et les quarts à Bucarest, Budapest et à Indian Harbour, à chaque fois sur terre battue. Ses performances sur cette surface et sur le gazon britannique tranchent avec celles réalisées sur le dur de Taipei, Doha, Vancouver, de l'US Open ou de l'Open d'Australie, où elle n'a jamais franchi le premier tour. «Pourtant, j'aime toutes les surfaces. Je pense pouvoir jouer aussi bien sur dur. En 2017, à Dubaï ou Indian Wells, j'avais obtenu de bons résultats. Je commence à gagner en expérience. A l'avenir, ce sera différent», explique-t-elle. Le tennis «de plus en plus populaire» en Tunisie Ses performances générales en 2018, et particulièrement sa prestation à Moscou, ont capté l'attention de ses compatriotes, surtout lors de la finale. «On m'a dit que beaucoup de monde l'avait regardée. Même dans les endroits où les gens regardent surtout le foot. J'ai été surprise. Je suis contente qu'en Tunisie, le tennis commence à être de plus en plus populaire», se réjouit-elle. Dans un pays où le football est le sport le plus populaire, le tennis parvient à se faire une place. Et ses résultats sont une bonne publicité. «Je pense que cela encourage les jeunes à travailler et à y croire». «Je vais travailler physiquement et mentalement. Il y a encore plein de choses à faire». Prochain gros tournoi : l'Open d'Australie, du 14 au 21 janvier 2019. Avec pour objectif, dès la saison prochaine, d'intégrer le top 50 mondial.