Ennour, l'école spécialisée destinée aux élèves et instituteurs non voyants, a donné l'exemple en défendant le droit de ses membres à l'autonomie de circulation dans la rue et sur les trottoirs. Les élèves non voyants de l'école primaire spécialisée des handicapés visuels à Ben Arous ont eu droit le vendredi dernier à un riche programme de sensibilisation sur les dangers de la route dans la salle des activités de leur établissement. A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des handicapés, célébrée le 03 décembre de chaque année, il n'y a pas eu d'exception à la règle de bienséance. Celle de mettre en œuvre des actions qui défendent l'intérêt des porteurs de handicaps visuels à bénéficier d'une autonomisation pleine et sûre de leurs déplacements dans les différents circuits routiers de la ville avec les dangers encourus à leur endroit et risqués pour eux. M. Anis Ben Hassoune, ambassadeur et porte-parole membre de l'ASR, qui a orchestré les débats et lancé les messages des groupes de handicapés de la vue, a fait une déclaration tonitruante pour décrire le fossé entre le déplacement d'un handicapé visuel et une personne non malade. «Cette initiative de notre association l'ASR permet d'alerter les autorités sur l'absence de considération de cette catégorie vulnérable de la population face aux dangers de la route. Personne ne pense à leur marche piétonne non agencée. Dans les pays développés, ce sont bien les pistes cyclables et les circuits pour les personnes à mobilité réduite qui sont d'abord implémentés !». Il a organisé avec brio la chorale des élèves qui s'en donnaient à cœur joie pour applaudir à chaudes mains le travail de leurs camarades. De braves gamins certainement démunis mais pas désunis pour autant. «A cœur vaillant, rien d'impossible», dit l'adage. Une éducatrice qui a la vue bien portante a confié les derniers développements qui concernent ces écoles spécialisées : «Il s'avère que l'effectif est plus réduit qu'auparavant dans cette école se limitant à 120 élèves. Eux qui étaient 380, éléments il y a vingt ans de cela... Des écoles du genre ont ouvert l'une à Sousse, l'autre à Sfax et la dernière à Gabès ce qui élève à 4 le nombre d'écoles à l'échelle nationale». Une autre éducatrice a alerté sur les danger en signalant qu'un instituteur a subi un accident en heurtant une voiture lui causant une grave blessure à la jambe. Création du club Hassen Dahmani La fondation du club «Hassen Dahmani», qui porte le nom de l'illustre ambassadeur décédé il y a peu de temps suite à un accident de la route à Kasserine, pour la sécurité routière pour les enfants aveugles et malvoyants est née à l'occasion. L'Association des Ambassadeurs de la Sécurité routière a procédé, vendredi 7 décembre 2018, à la création du club Hassen Dahmani pour la Sécurité routière à l'école primaire Ennour de Ben Arous, pour les enfants aveugles et malvoyants. Un guide de sécurité routière en braille, outil pédagogique qui représente une innovation pour permettre à ces petits enfants de bénéficier d'une culture de la Sécurité routière a été conçu pour les malvoyants. Une action de distribution de cannes blanches a été menée pour les enfants nécessiteux. En fin de parcours, Mme Afef Ben Ghenia a tenu à remercier tous les acteurs politiques et sociaux qui ont rehaussé l'intérêt de la manifestation. Parmi eux, les députées Khansa Ben Harrath, vice-présidente de l'ASR, Amira Zoukeri, députée de la région de Ben Arous, Houda Tekaya, députée et membre du bureau exécutif de l'Utica, qui étaient présentes pour supporter cette action. Une manifestation comme on veut en revoir plus souvent dans toutes nos écoles.