«Il faut aujourd'hui travailler à ce que l'argent généré par les acteurs soit investi en retour pour ceux-ci. Et, le plus important, avoir des dirigeants qui travaillent pour que le football se développe, pas pour se remplir les poches». L'ex-international camerounais Samuel Eto'o a estimé que les responsables du football africain ne savent pas comment promouvoir l'«énorme» talent que possède le continent. «Contrairement aux Brésiliens, par exemple, les Africains ne valorisent pas assez leurs meilleurs talents qui se perdent souvent en jalousies et restent victimes des intérêts personnels des responsables de ce football dans les différentes fédérations», a déclaré Eto'o, qui se trouve à Dakar pour disputer un gala entre la sélection sénégalaise-2002 et les anciennes gloires africaines invitées par la Confédération africaine de football (CAF). Le quadruple vainqueur du Ballon d'or africain trouve qu'il est anormal que les clubs africains ne puissent pas titiller des clubs, comme le Real Madrid ou le Bayern Munich. «On ne croit pas assez en nous», a expliqué l'ancien du Barça et de l'Inter Milan, et meilleur buteur de l'histoire des «Lions indomptables» camerounais. «Nous avons des joueurs hyper talentueux, à l'image de l'Egyptien Mohamed Salah, Ballon d'or africain et favori pour la seconde année de suite de ce prix, du Sénégalais Sadio Mané ou du Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang. Il faut qu'à la tête de nos fédérations, on respecte ce que les footballeurs font. Si nous avons des dirigeants qui ne respectent même pas notre métier, comment le football africain va se développer ?, s'est-il demandé. Il faut aujourd'hui travailler à ce que l'argent généré par les acteurs soit investi en retour pour ceux-ci. Et, le plus important, avoir des dirigeants qui travaillent pour que le football se développe, pas pour se remplir les poches». Pour l'ancienne star du football camerounais, «il faut d'abord rayer la corruption dans le football, car il y a beaucoup de corruption. Nous savons tous que la Fifa ou la CAF apportent beaucoup d'argent aux fédérations africaines. Mais il faut que cet argent soit redistribué aux principaux acteurs, c'est-à-dire les joueurs de football qui font le spectacle. Il faut que ces sous soient utilisés pour réaliser des infrastructures sportives», souligne la vedette camerounaise.