Par le Dr Ahmed GHERAB* Doyenne des équipes tunisiennes, l'EST peut donner l'exemple aux autres clubs qui devraient suivre la même voie… pour le bien du sport et son avenir en Tunisie. A l'occasion du centenaire de l'EST, il est utile de rappeler le rôle du comité des sages (CDS). Il constitue un organisme qui n'a aucune assise officielle, aucune assise juridique ou autre, mais qui continue, malgré tout, à marquer sa présence chaque fois qu'il est appelé à le faire. Fondé par Naceur Knani et Taoufik Ghariani, tous deux grands réformateurs, le CDS est une instance importante dans la vie de l'EST. Il est composé d'une dizaine de membres. La présidence est tournante et se fait par élection. Le premier président a été Dr Brahim Gharbi, le deuxième, Dr Ahmed Gherab, le troisième Hassen Babbou et, actuellement, Mahmoud Babbou qui assure la présidence, alors que Abdelhamid Achour est le secrétaire général. C'est Mahmoud Babbou qui, en collaboration avec le comité directeur, est chargé de l'organisation des festivités du centenaire. Il appartient par ailleurs au président du CDS de diriger les travaux de l'assemblée générale annuelle. A noter que tout président qui a terminé sa mission à la tête de l'EST continue à faire systématiquement partie du CDS. Le CDS n'a, cela va de soi, aucune autorité ni aucun droit d'intervention auprès du comité directeur qui est, en fait, le seul responsable de la marche de toutes les sections. Mais sa mission demeure importante dans la mesure où c'est à lui de veiller à la concrétisation de plusieurs données qui constituent, en fait, le secret de la réussite. Avant tout, l'éthique, facteur primordial qui doit animer tout joueur portant le maillot espérantiste. L'éthique et les valeurs morales doivent passer avant le résultat. Le comportement digne sur le terrain, l'esprit sportif et le respect de l'adversaire sont des règles absolues. Et comme on dit, l'exemple vient d'en haut et des temps anciens: à l'époque, Chedly Zouiten, un des premiers présidents, était descendu des tribunes pour rejoindre le terrain et en exclure un joueur des siens qui avait fait un geste obscène à l'adresse de la galerie adverse, geste passé inaperçu par l'arbitre. Il s'agit là, certes, d'un fait divers banal. Mais il permet d'inculquer un certain état d'esprit à une génération qui, elle-même, le transmettra aux générations suivantes. D'ailleurs, le premier président, Mohamed Malki, magistrat et juriste, était fort connu pour ses grandes qualités d'homme d'éthique et de justice. En dehors du terrain, il arrive, malheureusement souvent, que des supporters excités débordent le service d'ordre, provoquant des incidents regrettables. Ces incidents sont plus fréquents de nos jours et l'ambiance dans les stades est de plus en plus chaude, surtout que le respect d'autrui est une valeur qui tend à disparaître. Le CDS essaie toujours, lors de toutes les manifestations espérantistes, et notamment au cours des assemblés générales, de faire la leçon à ces supporters et les guider dans le bon sens. Autre donnée essentielle : l'EST ne doit être dirigée que par les siens. D'ailleurs, les différents présidents qui se sont succédé à sa tête sont : Soit de hautes personnalités connues de la famille espérantiste : Mohamed Malki, Mohamed Zouaoui, Mustapha Kaâk, Chedli Zouiten, Mohamed Ben Smaïl, Ali Zouaoui, Naceur Knani, Hassen Belkhoja, Mondher Znaïdi, Hédi Jilani et Aziz Zouhir, Soit d'anciens joueurs : Abdelhamid Achour, Moncef Zouhir, Slim Chiboub et Hamdi Meddeb. L'EST, donc, revient aux Espérantistes. Il n y'a pas de place à d'éventuels mécènes ou aventuriers. Autre mission du CDS : la lutte contre tout esprit régionaliste. L'EST est d'ailleurs bien placée pour le faire, vu que plusieurs de ses présidents et de ses dirigeants ne viennent pas seulement de la capitale : - Chedliy Zouiten de Monastir, - Brahim et Rachid Ben Yedder, Moncef Ben Yahia et Abdelhamid Achour de l'île de Djerba, - Ali Zouaoui de Hajeb Laâyoun, - Naceur Knani de Akouda, - Hassen Belkhoja de Ras Jebel - Mondher Znaïdi de Kasserine - Slah Glenza de Gafsa Il s'agit là d'un critère dont seule l'EST est bénéficiaire. Tous les autres clubs sont, en effet, dirigés par des personnalités locales, c'est-à-dire de la même ville sinon de la même région et certains clubs sont même dirigés par un clan local, voire familial. Le CDS exprime, par ailleurs, sa profonde gratitude, et il s'agit là d'une de ses prérogatives, à tous ceux qui se sont relayés pour rehausser le prestige de notre club : directeurs sportifs, responsables des différentes sections, ainsi que les membres de tous les comités directeurs successifs. Le CDS existe donc de fait et n'arrête pas d'accomplir sa mission. Son existence devrait être entérinée et légalisée par les ministères de tutelle. L'autre objectif consiste à assurer, à brève échéance avec l'assentiment de ces ministères, la transformation de la structure du club : d'un club omnisports en une société sportive commerciale ouverte aux actionnaires et cotée en Bourse. Les adhérents qui seraient heureux de contribuer à l'essor de pareille société sont nombreux. Des noms ? Les Meddeb, les Ben Yedder, les Chaïbi, les Bouchamaoui, les Kilani, etc. et il ne s'agit là que d'une pléiade succincte de la famille espérantiste qui est en fait innombrable. Pour terminer, nous, Espérantistes, rendons hommage à toute l'équipe dirigeante actuelle avec à sa tête Hamdi Meddeb, ainsi qu'à toutes les équipes qui l'ont précédée pour les très nombreux titres remportés grâce à d'énormes sacrifices financiers et une gestion privilégiée et de haut niveau. Dr A.G. Membre du comité des sages