Le souci des pouvoirs publics est d'arrêter la dégringolade du dinar tunisien en chute libre par rapport à l'euro et au dollar, nos principales devises d'achat et de vente sur le marché international Les avoirs de la BCT ont pu être améliorés grâce à l'apport de l'Arabie Saoudite qui vient de débloquer un crédit d'une valeur de 500 millions de dollars, soit l'équivalent d'environ 1,5 milliard de dinars en faveur du budget de l'Etat Les réserves en devises de la Tunisie ont passé, au mercredi 23 janvier 2019, à plus de 15 milliards de dinars couvrant ainsi 91 jours d'importation. Le panier des devises à la Banque centrale de Tunisie (BCT) commence à retrouver son équilibre après une chute enregistrée au cours des derniers mois. L'alimentation de nos avoirs en devises provient essentiellement des exportations des biens et services. Plus la valeur des recettes est importante, plus nos avoirs en devises augmentent. Cela pourrait avoir des conséquences positives sur le dinar tunisien à condition de continuer sur cette lancée. Le tourisme constitue aussi une source de devises intarissables. A la faveur des performances enregistrées dans ce secteur au cours de la dernière haute saison, des recettes en devises conséquentes sont entrées à la BCT. On constate, cependant, qu'une partie des devises provenant du secteur touristique reste dans les pays étrangers et n'est pas exploitée en Tunisie. Relance du tourisme Une autre source de devises à prendre en considération, à savoir les investissements directs étrangers et les investissements en portefeuille. La création de nouveaux projets grâce à des capitaux étrangers est de nature à renforcer nos avoirs en devises même si la majorité des investisseurs rapatrient leurs bénéfices dans leur pays d'origine. Cela n'empêche qu'une autre partie reste en Tunisie pour le paiement des salariés, l'acquisition des équipements et le règlement des diverses charges. L'investisseur convertit, ainsi, les devises en dinar tunisien pour payer son dû, y compris les impôts sur les sociétés. Les recettes touristiques ont enregistré une hausse de 42,1%, au 20 décembre 2018, par rapport à la même période de 2017, atteignant plus de 3,9 milliards de dinars, soit 1,2 milliard d'euros (+23,8%) et 1,4 milliard de dollars (+30,13%), selon les chiffres fournis par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat. L'année 2018 a été performante en termes de recettes en devises. Ainsi, le total des entrées, au 31 décembre 2018, a progressé de 17,7%, par rapport à 2017, atteignant 8,3 millions d'arrivées dont 2,4 millions de touristes européens (+ 42%), alors que les touristes maghrébins sont montés à plus de 4,3 millions (+11%), les Tunisiens résidant à l'étranger à 1,3 million (+5,3%), les Chinois à 27,9 mille (+37%) et les touristes de nationalités différentes à 171,2 mille (+20,5%). Le flux des investissements étrangers a atteint, quant à lui, le montant de 2 574,1 millions de dinars tunisiens (MDT) à la fin du mois de novembre 2018 et est réparti à raison de 2 455,3 MDT en investissements directs étrangers (IDE) et 118,8 MDT en portefeuille. Circuit parallèle de devises Cependant, on a constaté, au cours des dernières années, que le circuit parallèle de devises est actif dans certaines régions du pays, y compris dans la capitale. Certains individus proposent aux intéressés l'échange des dinars tunisiens contre la devise (euros ou dollars). Cela prouve qu'un trafic illégal de devises se fait hors du circuit légal, en l'occurrence la BCT. Ce trafic doit s'arrêter d'autant plus que la BCT a autorisé la constitution de bureaux de change indépendants pour tout promoteur qui veut lancer son affaire dans ce domaine pointu avec l'agrément officiel. Les avoirs de la BCT ont pu être améliorés grâce également à l'apport de l'Arabie Saoudite qui vient de débloquer un crédit d'une valeur de 500 millions de dollars, soit l'équivalent d'environ 1,5 milliard de dinars en faveur du budget de l'Etat. Ledit crédit a été signé lors de la visite en Arabie Saoudite, du 12 au 14 janvier 2019, du ministre des Finances, Ridha Chalghoum, et ce, dans le cadre du suivi des résultats de la visite du Prince héritier saoudien Mohammed Ibn Salmane en Tunisie, fin novembre 2018, et de la visite du chef du gouvernement, Youssef Chahed, à Riyadh du 12 au 15 décembre derniers 2018. Ce crédit a dopé les réserves en devises de la Tunisie passant, ce mercredi 23 janvier 2019, à plus de 15 milliards de dinars couvrant ainsi 91 jours d'importations. Toutefois, le souci des pouvoirs publics est d'arrêter la dégringolade du dinar tunisien en chute libre par rapport à l'euro et au dollar, nos principales devises d'achat et de vente sur le marché international. Cette baisse de la valeur du dinar a eu des conséquences graves sur les importateurs qui doivent payer deux ou trois fois plus qu'il y a dix ans pour acheter le même produit. Cela se répercute aussi sur le coût de production et la compétitivité de l'entreprise dont la marge de manoeuvre se trouve rétrécie sur le marché international. C'est que les entreprises opérant notamment dans le secteur industriel sont tenues d'importer régulièrement des matières premières et des produits semi-finis pour fabriquer des produits exportables dans des unités tunisiennes. A la faveur de l'amélioration des avoirs en devises que l'on espère durable, les perspectives des finances publiques s'annoncent prometteuses à condition de renforcer davantage les exportations et de maîtriser les importations, notamment pour les produits considérés de luxe. Ainsi, le dinar pourrait retrouver une valeur meilleure, ce qui permettrait d'améliorer la compétitivité de notre économie. Tous les secteurs d'activités sont concernés par la consolidation de la valeur du dinar, à savoir les secteurs touristiques, industriels, de services, agricoles. Les opérateurs sont tenus de diversifier les marchés à l'export, de se conformer aux standards internationaux pour la fabrication des produits de consommation et de peaufiner l'emballage.