Après les départs de Zied Ounalli et Saïdani, l'équipe est chambardée. On pensait que les Cabistes possédaient les arguments sportifs nécessaires pour disputer le titre de champion ! Ils constituaient, en début de saison, un groupe riche, aguerri et perfectible à souhait, tellement bien étoffé. Il y a une semaine, ils avaient la possibilité de finir la phase aller en tête du classement et remporter, ainsi, le titre symbolique de champion d'automne grâce à une différence de buts largement positive. La dernière rencontre face à l'EST, que les camarades de Thamri comptaient gagner, s'est soldée sur un score de parité qui arrange leurs adversaires du jour. Le report de ce sommet après le mercato d'hiver a avantagé les Espérantistes par rapport aux Cabistes. En effet, l'EST s'est renforcée et a multiplié les matches officiels, alors que le CAB a laissé filer son buteur, en l'occurrence Zied Ounalli vers d'autres cieux et a disputé deux tests amicaux pendant une trêve qui a duré 42 jours ! Quand on ajoute la «grogne», à peine dévoilée de certains joueurs et confirmée à demi-mots par l'entraîneur, même Louhichi à l'issue de la prestation contre l'équipe de Bab Souika, on comprend mieux pourquoi les « Jaune et Noir» n'ont pas vaincu leurs hôtes dans une confrontation à six points. Equilibre touché Sans son buteur Ounalli, Cissé sur le banc des remplaçants jusqu'à la 70e minute de jeu, Darragi et Wattara sortis en cours de jeu, Habbassi très inefficace et Youssofa incorporé trop tard dans les dernières minutes, cela fait beaucoup de désordre dans la formation. Ce chambardement inattendu n'a pas permis la stabilité et au rayonnement habituel du CAB. Aujourd'hui, on a appris, selon une source crédible, que le capitaine Bilel Saïdani est parti jouer au club qatari El Siliya. Un départ qui, à notre humble avis, laissera un grand vide au niveau de l'entrejeu. Avoir les moyens de ses ambitions C'est bien dommage de voir des joueurs -cadres quitter le club alors que les supporters bizertins comptaient sur eux pour mener la barque des « Requins » à bon port. Certes, des rentrées d'argent viendront renflouer les caisses, mais rien ne garantit que le CAB sera meilleur ni lors de la phase retour et encore moins la saison prochaine, parce que le club de la capitale du Nord ne pourra jamais se mesurer, sur le plan financier, aux clubs traditionnels les plus huppés. Ce faisant, il fallait faire en sorte de garder tout son beau monde pour pouvoir contester l'hégémonie des prétendants habituels au sacre et par là même de garder le suspense et l'espoir de leur ravir la Coupe de Tunisie ou le championnat, ou une place qualificative en Coupe d ‘Afrique ou en Coupe arabe. Certes, le CAB continuera à faire parler de lui cette saison, mais on a le sentiment qu'il n'ait mis pas toutes les chances de son côté... Cette manie de «vendre» le meilleur de ce que l'on possède n'est-elle pas près de s'arrêter ? Le professionnalisme sauvage est la tare qui ronge notre football. Espérons que le CAB saura s'en remettre en Coupe de Tunisie face au ST.