La suppression du mécanisme de fermeture et d'ouverture épargne aux producteurs des dépenses supplémentaires. Dans notre article paru en page II du supplément « Economie » du 21 novembre 2018, nous avons proposé aux industriels de la filière laitière de supprimer le système de fermeture des paquets de lait. Sous le titre «Crise de la filière laitière : une des solutions dans l'emballage», l'idée était, avant tout, de contribuer à desserrer l'étau autour de cette industrie tout en permettant au consommateur de continuer à bénéficier de ce produit à des prix étudiés et raisonnables. La suppression du mécanisme de fermeture et d'ouverture était de nature à épargner aux producteurs des dépenses dont ils pouvaient se passer (du moins pour cette période difficile). De cette manière, ils n'éprouveraient plus cette pression financière qui les oblige à exiger l'augmentation du prix du lait. En effet, les matériaux utilisés pour confectionner le bouchon du paquet de lait (plastique, aluminium, colle...) seraient économisés. Il y aura, du même coup, gain d'énergie et gain sur le temps de travail. Bien sûr, l'abandon de cette technique ne peut pas être définitif. Dès que l'économie de notre pays s'améliorera, il serait possible de la reprendre et, même, de façon plus moderne. Pour l'heure, il ne s'agit que d'une mesure d'économie provisoire. Car tant que la qualité n'est pas touchée, le consommateur n'aura rien à craindre. Mieux encore, il ne peut qu'être rassuré quant à la stabilité des prix. Il est vrai que certains consommateurs ont été surpris de cette mesure prise par les industriels qui consiste à enlever le couvercle qui caractérisait l'emballage. Pourtant cela ne pouvait, en aucun cas, constituer un handicap pour l'ouverture du paquet de lait. Il suffisait, comme cela avait été le cas il y a quelques années, d'utiliser une paire de ciseaux pour ouvrir. Cet étonnement ou ce rejet des consommateurs serait dû à un déficit de communication. Les producteurs n'avaient pas eu le réflexe d'annoncer cette décision au grand public en lui expliquant, par exemple, que, tout en aidant l'industriel à rentrer dans ses frais, elle permettait, également, de préserver le pouvoir d'achat du consommateur. Ce n'est, donc, que cette omission qui aurait causé ce refus des consommateurs tunisiens. Autrement, tout est rentré dans l'ordre car la longue crise subie depuis la fin de l'été dernier semble s'être atténuée. C'est que, sûrement, l'impact matériel de cette option ne serait pas négligeable. En outre, les professionnels de la filière laitière savent qu'il leur faut varier leurs sources de revenus. En diversifiant l'offre, ils peuvent se rattraper, très largement, sur le créneau du lait et ses dérivés. On le voit, tous, les prix des yaourts ne cessent d'augmenter. En parallèle la quantité en centilitres des pots ne cesse de diminuer. Certaines marques ont quasiment doublé les prix. Ceux des fromages, par exemple, sont en continuelle progression.