Organisée par l'Atuge, en collaboration avec le ministère des Affaires locales et de l'Environnement et l'Observatoire du Sahara et du Sahel, une conférence de presse s'est tenue hier à Tunis. Objectif : impulser le rôle des investisseurs privés dans le financement des projets visant à limiter les effets du changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre. Le Green Climate Fund (GCF) dispose de 100 milliards de dollars par an pour la finance climat, selon des études récentes de l'Ocde et du NCE (The New Climate Economy), afin de financer les recherches sur les changements climatiques consistant notamment à investir les fonds nécessaires afin de limiter, au cours de la période allant de 2016 à 2030, le réchauffement climatique à -2°c. Les investissements cumulés seraient de 53 billions de dollars pour la transition vers un système énergétique à faible intensité de carbone sur la période allant de 2016 à 2035. Ces données ont été fournies lors d'une conférence de presse organisée, par l'Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge). Le secteur privé est, ainsi, appelé à jouer un rôle en investissant dans la réalisation de projets visant l'atténuation des effets des changements climatiques. Des lignes de crédit Sana Essaber Jouini, de l'Ecole Polytechnique de Tunisie & l'Université de La Manouba, a déclaré que « le financement destiné au climat est une opportunité pour le secteur privé en Tunisie. L'objectif étant d'encourager ce secteur à soutenir les projets d'atténuation du gaz de carbone et d'adaptation au changement climatique dans les pays en voie de développement. Par ailleurs, le secteur privé peut formuler des propositions de financement de manière spontanée ou en réponse à des appels à projets. Des lignes de crédit et prêts à long terme sont disponibles pour le lancement des projets prévus». De son côté, Raoudha Gafrej, experte en eau, a souligné que « si le réchauffement climatique se poursuit à son rythme actuel, il atteindra +1,5 °C entre 2030 et 2052. Les impacts sur la santé, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l'approvisionnement en eau, la sécurité humaine et la croissance économique vont aller crescendo. Certains impacts peuvent être de longue durée, voire irréversibles, entraînant notamment la perte des écosystèmes. Les conséquences sur la vie et sur les économies seront importantes. La sonnette d'alarme a été tirée. Une transition rapide et de grande portée nécessite 2.400 milliards de dollars d'investissements annuels entre 2016 et 2035 pour la transformation des systèmes énergétiques, soit 2,5 % du PIB mondial. Il faudra également limiter le réchauffement à 1,5 °C, ce qui exige une réduction de 45% des émissions mondiales de gaz à effet de serre à l'horizon 2030 par rapport à 2010. Le but étant d'obtenir zéro émission à l'horizon 2050». A noter que l'Atuge est une association citoyenne, qui s'est engagée pour la protection de l'environnement, soit une opportunité pour mettre à niveau les entreprises publiques et privées ainsi que les institutions financières impliquées dans le processus de lutte contre le changement climatique.