La Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) a vu le montant de ses impayés augmenter d'une année à l'autre à cause du refus d'un grand nombre de ses abonnés de s'acquitter de leur facture d'eau. Aujourd'hui, la Sonede lance une campagne de recouvrement. Mosbeh Helali, P.-D.G. de la Sonede, nous en dit plus. Entretien. Les impayés de la Sonede sont en constante hausse à cause du cumul qui ne fait qu'augmenter d'une année à l'autre. Pouvez-vous nous dire à combien ils s'élèvent aujourd'hui ? Le montant des impayés de la Sonede s'élève actuellement à 275 millions de dinars. Il s'agit d'un cumul qui s'étend sur la période allant de 2000 à 2018, dont 95% ont été enregistrés après la révolution, à savoir depuis 2011 jusqu'à 2018. La société a de plus en plus de mal à supporter ce déficit qui ne fait qu'affaiblir sa trésorerie ce qui affecte par conséquent sa situation financière. Qui sont les mauvais payeurs? Les impayés se répartissent comme suit : 70% relèvent des particuliers et 30% des structures publiques. A titre d'exemple, parmi les ministères et les institutions de sous-tutelle qui ne se sont pas acquittés de leurs factures, nous trouvons le ministère de la Santé avec les hôpitaux en tête de liste, le ministère de l'Education, les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Justice. Comment expliquez-vous que le montant des impayés de la Sonede a atteint ce niveau astronomique? Personne n'ignore le laisser-aller et l'insécurité qui ont prévalu et marqué la période post-révolutionnaire. De nombreux particuliers ont tout simplement refusé de payer leur facture d'eau à partir de 2011. Pourtant, nos agents ont continué à faire leur travail. Les relevés des compteurs sont effectués périodiquement. Trois millions de factures sont envoyées chaque trimestre. Vous venez de lancer une vaste campagne de recouvrement afin d'inciter les abonnés à s'acquitter de leurs factures d'eau impayées? Oui, cette campagne vient de démarrer et va se poursuivre. Une équipe supplémentaire d'agents a été mobilisée afin de faire du porte-à-porte et d'avertir les abonnés qu'ils doivent payer leurs factures. Nous leur avons accordé une période de 90 jours au cours de laquelle nous avons envoyé une lettre d'avertissement aux abonnés qui n'ont pas payé leurs factures. Si, au bout de 90 jours, ils ne viennent pas payer leurs factures, nous procéderons alors soit à la fermeture ou la dépose du compteur ou bien à la résiliation définitive du contrat. Mais il s'agit du dernier recours. Généralement, nous n'en arrivons pas là car les abonnés viennent payer leurs factures dès la coupure d'eau.
