Buteur récemment face à Manchester United, l'arrière droit franco-tunisien Yan Valéry a récidivé en marquant face à Tottenham (2-1), avec Southampton, dans lequel il a effectué ses grands débuts en pro il y a seulement quelques mois. Son entraîneur Ralph Hasenhüttl l'adore. A Southampton, les week-ends se suivent et les buteurs se ressemblent. Comme la semaine dernière sur le terrain de Manchester United (défaite 3-2 dans les arrêts de jeu), Yan Valéry (20 ans) et James Ward-Prowse ont encore inscrit les deux buts des Saints face à Tottenham (2-1), lors de la 30e journée de Premier League. Cette fois, cela a payé puisque les hommes de Ralph Hasenhüttl se sont imposés et gardent deux points d'avance sur la zone de relégation. Il a quitté Rennes à 16 ans A 20 ans, Yan Valéry s'est donc fait une place dans l'effectif d'un club qu'il fréquente depuis plusieurs années déjà. Natif de la région parisienne (Champigny sur Marne), le joueur d'origine tunisienne n'a pas échappé aux radars des clubs français dans sa jeunesse, notamment celui du Stade Rennais où il a fréquenté le centre de formation. Sans s'y éterniser. Recruté à 14 ans, il a quitté le club deux ans plus tard pour rejoindre le sud de l'Angleterre et Southampton, autre club réputé pour son expertise avec les jeunes. C'est là qu'il a fait ses armes avec les équipes de sa catégorie d'âge puis en Premier League 2, compétition réservée aux U23. La blessure de Cedric et les résultats en dents de scie des Saints ont finalement servi ses intérêts. Lancé avec les pros en League Cup, Valéry a connu un tout autre baptême en Premier League. Mark Hughes, évincé depuis, lui a en effet offert la première apparition de sa carrière dans le championnat anglais face à Manchester United le 1er décembre 2018. Depuis, Valéry n'est plus jamais sorti du groupe. Hasenhüttl a laissé partir Cedric pour lui faire de la place. Son carton rouge face à Leicester début janvier et le changement d'entraîneur n'ont rien changé pour lui puisque Ralph Hasenhüttl a continué de lui accorder sa confiance. Et plus encore. Le technicien autrichien a autorisé le Portugais Cedric Soares à rejoindre l'Inter Milan en prêt cet hiver pour ne pas ralentir la progression du jeune Français. La recette du succès, c'est le temps de jeu accordé ! «Si vous voulez pousser les jeunes joueurs, vous devez avoir la chance de les faire jouer, a récemment confié l'entraîneur. (…) Je pense que c'est un très bon exemple de professionnalisme pour les jeunes joueurs. Pendant les jours de repos, il est toujours là, il travaille toujours sur ses points faibles. C'est exactement un joueur que nous voulons voir dans notre manière de penser à Southampton et nous voulons le voir bien faire.» Trois mois après ses débuts, Valéry compte déjà 16 matches de Premier League et vient de frapper fort en s'offrant deux buts face à des ténors de l'élite, Manchester United et Tottenham, dont une frappe digne de celle de Benjamin Pavard avec l'équipe de France. Une sélection sur laquelle celui qui a joué avec les équipes U17 et U18 françaises pourrait lorgner. L'appel de la sélection tunisienne A ce poste, la concurrence est ouverte derrière Benjamin Pavard et Yan Valéry inscrit donc son nom parmi ceux des potentiels outsiders pour une place en Bleus (au même titre que Kenny Lala ou Léo Dubois en Ligue 1). Cela semble prématuré pour un joueur qui découvre le haut niveau depuis trois mois seulement. D'autant que la Tunisie, sélection, à laquelle il peut aussi prétendre, lui fait également les yeux doux. Indéniablement, ses deux buts lui offrent une nouvelle exposition et son nom pourrait revenir lors des conférences de presse que Didier Deschamps tiendra à l'occasion du prochain rassemblement des Bleus. En attendant, le joueur poursuivra son rituel. «Après chaque match, je regarde un résumé de ma performance pour voir ce que j'ai bien fait ou non, a-t-il récemment confié dans une interview au site du club. Je faisais déjà ça quand j'étais en U23».