Environ 251 entreprises opérant dans le secteur et employant plus de 40 mille personnes ont été restructurées dans le cadre du programme national de mise à niveau Les professionnels déplorent la pénurie de la matière première locale et le commerce des chaussures de friperie La conclusion du pacte sectoriel pourrait avoir lieu d'ici la fin du mois d'avril Après le textile, voilà que le gouvernement et les professionnels du cuir et de la chaussure se penchent sur la préparation d'un pacte qui engage les deux parties dans un plan commun visant le redressement du secteur. Le principal objectif est d'améliorer les performances de l'industrie du cuir et de la chaussure et de mettre à plat ses enjeux fondamentaux. C'est dans ce contexte de préparatifs à la conclusion de ce pacte que la Fédération nationale du cuir et de la chaussure relevant de l'Utica (Fncc), a tenu, jeudi 14 mars, une rencontre au siège du patronat, pour débattre des principaux enjeux du secteur, en présence du ministre de l'Industrie et des PM, Slim Feriani, le président de l'Utica M. Samir Majoul, le directeur général de la douane, M. Youssef Zouaghi, le secrétaire d'Etat au Commerce intérieur, Samir Bechouel, ainsi qu'une centaine de professionnels du cuir et de la chaussure. Un secteur compétitif malgré la crise Dans son intervention, M. Feriani a souligné le rôle crucial que jouera le pacte sectoriel, une fois conclu, dans le renforcement et la pérennisation du secteur. Soulignant la compétitivité de l'industrie du cuir et de la chaussure malgré la crise qui y sévit, le ministre de l'Industrie a affirmé que le volume d'investissement étranger dans ce secteur a atteint 182 millions de dinars en 2018. Il a également précisé qu'environ 251 entreprises opérant dans ce secteur ont été restructurées dans le cadre du Programme national de mise à niveau. Par ailleurs, il a déclaré que la conclusion du pacte sectoriel pourrait avoir lieu d'ici la fin du mois d'avril. De son côté, le président de l'Utica, M. Majoul, a affirmé que le secteur du cuir et de la chaussure demeure un secteur stratégique dans le tissu industriel. Se composant de 250 entreprises qui emploient environ 40 mille personnes, les exportations de l'industrie du cuir et de la chaussure avoisinent un milliard de dinars chaque année. Elles ont dépassé 1,7 milliard de dinars l'année dernière. Toutefois, l'industrie du cuir et de la chaussure vit une véritable crise, et ce, depuis plusieurs années, soutient-il. M. Majoul a précisé que la crise puise son origine dans trois principaux facteurs, à savoir le commerce parallèle, notamment de la matière première, c'est-à-dire le cuir tunisien, la profusion des produits de mauvaise qualité et la contrebande. À cet égard, il a appelé les autorités compétentes à déployer leurs efforts afin de lutter contre le commerce parallèle et à lancer des campagnes nationales de sensibilisation pour la consommation du produit tunisien. Il a également appelé le gouvernement à appliquer toutes les décisions prises lors du Conseil économique tenu en 2018. Pénurie du cuir brut local Pour sa part, le président de la Fncc, M. Akrem Belhaj, a mis en garde contre la fragilité qui menace la pérennité du secteur du cuir. Il a fait savoir que la friperie de chaussures, le commerce parallèle et la contrebande sont les principales causes de la crise qui sévit dans ce secteur. À cet égard, il a rappelé que les professionnels du cuir et de la chaussure revendiquent l'instauration d'un fonds de financement pour les artisans, le renforcement de la formation professionnelle dans le secteur et l'élaboration des campagnes nationales pour la consommation du produit tunisien. De son côté, le secrétaire d'Etat au Commerce intérieur, Samir Bechouel, a affirmé que le ministère du Commerce s'est penché sur des solutions aux problèmes réglementaires relatifs aux modalités du contrôle douanier. Il a également rappelé que l'adhésion de la Tunisie à la zone africaine de libre-échange Comesa, lui permet un accès automatique à l'un des plus importants marchés exportateurs du cuir brut. Il est à noter que suite à la cérémonie d'ouverture, un débat avec les professionnels du secteur a eu lieu en présence du directeur de la douane et du président de la Fncc, où il était question de braquer les lumières sur les principales difficultés rencontrées, notamment la pénurie du cuir brut produit localement.