«L'affaire Skander Zaïed» envenime davantage la situation… Dans un précédent article, nous avions révélé, en exclusivité, les signes avant-coureurs d'une crise qui commençait à couver au Club Africain, tout en mettant en garde contre un éventuel laxisme qui serait lourd de conséquences. Hélas, au lieu d'appeler les pompiers on a… mis l'huile sur le feu! C'est que les responsables du club, qui ont sans doute d'autres chats à fouetter, ont maladroitement opté pour le silence radio, en laissant la section handball s'enfoncer allègrement dans les sables mouvants du chaos. Les effets sont là, désastreux: joueurs en grève, salaires et primes impayés, luttes de clans, élimination prématurée en Coupe de Tunisie, quatre défaites en championnat (du jamais vu ou presque) linge sale étalé outrancièrement dans les cafés et sur les réseaux sociaux, tarissement des recettes consécutivement à la réticence des sponsors, catégories des jeunes livrées à elles-même et rayonnement traditionnel de plus en plus érodé. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà que surgit un nouveau scandale, sous forme de «l'affaire Skander Zaïed», du nom du meilleur joueur de l'équipe qu'on a privé, dans des conditions pour le moins qu'on puisse dire rocambolesques, d'un joli pactole. En effet, ledit joueur a été approché récemment par le club qatari d'Al-Gharrafa, afin de renforcer ses rangs à l'occasion de la Coupe asiatique. Les dirigeants de la section clubiste ne pouvaient rater une telle aubaine, avalisant son départ à titre de prêt pour une dizaine de jours. Jusque-là, rien de particulièrement d'anormal, sauf que le président du club, Abdessalem Younssi, a contre toute attente brandi son véto, en refusant de délivrer son autorisation de sortie au joueur qui a dû… rentrer précipitamment du Qatar ! Selon les éléments de l'enquête, M. Younssi a opposé «sa» fin de non recevoir, d'abord parce que l'opération a été effectuée à son insu, ensuite parce qu'il aurait soupçonné quelque chose de louche dans cette transaction, et enfin, parce que le comportement de l'homme fort de la section Soufiène Ben Salah semble déranger beaucoup au sein même du comité directeur du club où, d'ailleurs, quelques membres, emmenés par Faouzi Sghaïer, commencent à réclamer sa tête. Nous sommes là devant un feuilleton dramatique, dont on ne peut prévoir l'issue, alors que le prestige et la crédibilité de ce grand club continuent d'être malmenés ! Pauvre CA…